"Animal", le nouveau manifeste de Cyril Dion pour la planète

"Animal", le nouveau documentaire du réalisateur français Cyril Dion narre le voyage de Vipulan et Bella, de jeunes militants du climat qui s’interroge sur le rapport que l’humain entretient avec le monde du vivant.

Tous deux sont engagés pour la cause animale et climatique. Depuis des années, ils manifestent, font la grève, participent à des actions de désobéissance civile. Mais ils constatent que rien ne bouge vraiment et que la majorité des instances politiques restent inactives.

Un film né de la rencontre entre le réalisateur et certains des manifestants de la grève pour le climat, mouvement international qui a débuté en 2019. "Ça m’a beaucoup affecté de voir comment ces jeunes étaient angoissés par l’avenir de la planète. Certains sont totalement désespérés. En tant qu’adolescent, c’est horrible de se dire que la Terre sera probablement inhabitable d’ici 40 à 50 ans".

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Humain comme animal

Dérèglement climatique, extinction des espèces, pic de pollution… Les deux héros décident de remonter à la source du problème: la place de l’humain dans l’écosystème et sa conviction d’être au-dessus de toutes les autres espèces qui peuplent la planète.

"Notre culture nous fait croire qu’on est la seule forme de vie intelligente et que le reste, les abeilles, les mammifères, les forêts, c'est seulement de la matière bête et méchante. On considère que ce sont des ressources que nous pouvons exploiter à l’infini", explique le réalisateur.

Il ajoute: "en réalité la crise de la biodiversité et du climat nous montre qu'on est arrivé à une forme de limite et que si l’on détruit le monde vivant autour de nous, on détruit aussi les conditions d’habitabilité de la planète… Et que l’on se détruit nous-même".

"Animal" veut souligner aussi que l’humain est une espèce parmi tant d’autres. Comme le rappelle dans le film la célèbre anthropologue britannique Jane Goodall: "On se croit séparé du reste du monde naturel, on se construit une vie à l’intérieur d’une bulle… Mais nous faisons partie intégrante du règne animal".

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Message d’espoir

Si les images sont dures, parfois violentes, le documentaire est avant tout un message d’espoir. Vipulan et Bella partent à la rencontre de scientifiques, politiques ou agriculteurs, à l’origine d’initiatives environnementales.

On y apprend par exemple que le Costa Rica a inscrit dans sa Constitution le "droit à un environnement sain et écologiquement équilibré" en 1990. Conséquence: aujourd’hui 26% du territoire est classé zone protégée et la forêt couvre désormais la moitié du territoire, contre 19% en 1984.

Entre poésie et prise de conscience, le film se veut aussi un manifeste écologique et politique.

"Il ne faut pas que de l’espoir, il faut aussi de la détermination. Nous ne devons pas nous laisser écraser par une forme de pessimisme, en se disant que tout est foutu… Au contraire c’est le moment d’entrer en résistance et de devenir un mouvement qui est irrésistible", conclut Cyril Dion.

Sarah Jelassi