Après une édition 2021 diffusée essentiellement en streaming, le festival du cinéma suisse est prévu, cette fois-ci, en présentiel. Une nouvelle édition en ligne reste toutefois possible en cas de semi-confinement lié à la pandémie.
Le grand retour des fictions
Les organisateurs ont sélectionné 157 films sur les 596 qui leur ont été soumis, indiquent-ils mardi. Pour une fois, le nombre de longs métrages dépasse celui des courts métrages. De même, les oeuvres de fiction sont plus fortement représentées que d'habitude.
Fait marquant, près de la moitié des 78 longs métrages à découvrir à Soleure sont romands, soit une part historiquement élevée, a déclaré le co-directeur artistique ad intérim David Wegmüller aux médias. Si l'on y ajoute les films italophones, les oeuvres latines sont même majoritaires cette année face aux longs métrages alémaniques.
Par ailleurs, les fictions projetées en janvier se caractérisent par leur "grande force", selon les organisateurs. Du côté des documentaires, éléments narratifs, recherches pointues et transposition filmique exigeante deviennent la norme.
Film sur Patricia Highsmith en ouverture
En ouverture, le festival projettera "Loving Highsmith" d'Eva Vitija, un portrait subtil de Patricia Highsmith, qui jette un nouvel éclairage sur la double vie de la reine britannique du polar. Coïncidence, la date de la projection est aussi l'anniversaire de la naissance de l'écrivaine.
Les trois compétitions du festival réuniront huit films chacune. Le jury du Prix de Soleure, composé de l'écrivain et réalisateur Matthias Zschokke, de la réalisatrice et journaliste Nicole Vögele et de la compositrice Olivia Pedroli, devra faire son choix parmi six documentaires et deux fictions, dont le film d'ouverture.
La moitié des oeuvres présentées dans la compétition reine du festival sont francophones. Il s'agit de "L'art du silence" de Maurizius Starkle Drux, "(Im)mortels" de Lila Ribi, "A ciel ouvert" de Charlie Petersmann, et d'"Olga" d'Elie Grappe. Doté de 60'000 francs, le Prix de Soleure récompense chaque année un long métrage qui se distingue par son humanisme.
Campan et Jollien dans "Presque"
Le Prix du Public, doté de 20'000 francs, sera désigné parmi cinq fictions et trois documentaires. Parmi ces films, les cinéphiles pourront découvrir notamment "Presque", réalisé et joué par l'acteur français Bernard Campan et le philosophe et écrivain suisse Alexandre Jollien.
Huit premières oeuvres de long métrage se disputeront le Prix Opera Prima de la relève cinématographique suisse. Les six documentaires et les deux fictions présentés en compétition regorgent d'énergie et de plaisir de raconter une histoire, soulignent les organisateurs.
Jürg Hassler, invité d'honneur
Comme chaque année, les Journées de Soleure recevront aussi un invité d'honneur. Il s'agit du réalisateur Jürg Hassler. Les organisateurs prévoient deux entretiens avec lui, la projection de dix de ses films et une exposition de ses sculptures.
Cette 57e édition sera aussi la première après le départ de l'ancienne directrice Anita Hugi, remplacée provisoirement par Veronika Roos. Face aux journalistes, le président des Journées de Soleure Thomas Geiser a refusé de répondre aux questions liées à sa succession. Le budget du festival atteint environ 3,4 millions de francs.
ats/aq