En Suisse, de récents exemples montrent que l'adolescence, cette période aux nombreux paradoxes, inspire les cinéastes, tant les personnages qu’ils révèlent avancent à merveille grâce aux incertitudes.
"OLGA"
À commencer par la jeune Olga qui donne son nom au film d’Elie Grappe. Le film représentant la Suisse aux Oscars et qui totalise à ce jour près de 5'000 entrées, est porté par le talent d’une véritable gymnaste ukrainienne exilée en Suisse. Son regard impassible met en lumière la difficulté, à quinze ans, de composer entre une carrière professionnelle et le déchirement politique d’un pays.
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"ZAHORI"
Aussi remarqué par la presse romande et d’ailleurs, "Zahorí" de Marí Alessandrini, cinéaste argentine formée à la Haute École d'art et de design (HEAD) de Genève, plonge dans la steppe de Patagonie, à travers le regard de Mora, 13 ans, qui désire devenir "gaucho", jusqu’à se mettre en danger.
L’élan poétique du film apparaît au fil de ses actions, notamment au moment d’aider un vieil ami à retrouver son cheval au milieu du désert.
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"IL MIO CORPO"
Sorti au printemps dernier, "Il Mio Corpo" de l’Italien Michele Pennetta, coproduit par la Suisse, raconte avec brio la vie d’Oscar, un adolescent sicilien récoltant des pièces de fer dans les zones délaissées.
Tissant des liens avec un Nigérian à la suite d’un heureux hasard, le garçon laisse transparaître des sentiments ambivalents, partagé entre le sens du devoir et le profond désir d’évasion. De forme hybride, entre le documentaire et la fiction, le film se compose de gros plans, en caméra à l’épaule, faisant corps avec l’adolescent révolté et parfois armé de gestes brusques, mais qui jamais ne cesse de rêver sa vie meilleure.
"BEYTO"
D’une autre manière, on suit dans "Beyto" le parcours d’un jeune apprenti d'origine turque, tout juste entré dans l’âge adulte.
Dans le long-métrage de la Zurichoise Gitta Gsell sorti en mai, Beyto fait aussi face à l’adversité au moment d’assumer son homosexualité.
"LES ENFANTS DU PLATZSPITZ"
Enfin citons encore "Les enfants du Platzspitz" du Fribourgeois Pierre Monnard, sorti en 2020 et qui a totalisé plus de 300'000 entrées. Ici, Mia, 11 ans, doit trop vite prendre ses responsabilités face à une mère toxicomane.
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Chacun des films évoque la difficulté de faire sa place dans notre monde, adoptant le point de vue des jeunes protagonistes afin de révéler intimement une réalité qui souvent leur échappe.