Andreas Fontana est né à Genève il y a quarante ans dans une famille d’artistes. Sa mère est poète et son père est sculpteur. Après des études en littérature comparée, il s’installe en Argentine, à Buenos Aires, pour travailler comme traducteur et interprète.
C’est en Argentine aussi qu’Andreas Fontana, qui est d’abord un musicien, suit une formation d'assistant réalisateur. Il décide ensuite de rentrer en Suisse en 2007, fait un master en réalisation à l’Ecole cantonale d'art de Lausanne (ECAL) et à la Haute école d'art et de design (HEAD) de Genève.
Une voie qu'il a bien fait de suivre puisque son premier court-métrage, "Cotonov Vanished" (2009), a été primé au festival Visions du Réel de Nyon. Quant à son deuxième film, "Pedro M, 1981" (2015), il a été nominé pour le Prix du cinéma suisse dans la catégorie "Meilleur court métrage".
Un haletant thriller politico-financier
Aujourd’hui, le cinéaste romand revient avec son premier long métrage de fiction intitulé "Azor". Un haletant thriller politico-financier présenté à la 71e Berlinale dans la section "Encounters" et encensé par la critique.
L'histoire tourne autour de Yvan De Wiel, interprété par Fabrizio Rongione, un banquier privé genevois qui se rend dans une Argentine en pleine dictature pour remplacer et rechercher son associé mystérieusement disparu, Keys, qui laisse derrière lui une réputation sulfureuse.
Un film qui exploite les zones troubles de la finance, cet univers impitoyable et secret, qu'Andreas Fontana a réalisé en six ans entre enquêtes, préparation et les naissances de ses deux enfants.
"Je ne m'intéresse pas tellement à la banque ou au milieu financier mais plutôt à comment filmer le secret. Et un banquier privé en particulier est un professionnel qui plonge dans le secret de ses clients, il est presque littéralement trempé là-dedans. Et si on suit un client dans un pays plongé dans une violence d'Etat, on se retrouve dans des problématiques très difficiles. Et c'est surtout cela qui m'a intrigué", explique à la RTS Andreas Fontana.
Propos recueillis par Julie Evard
Adaptation web: olhor