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Les 57e Journées de Soleure font la part belle aux films romands

Ouverture des 57es Journées de Soleure: le programme avec Julie Evard sur place
Ouverture des 57es Journées de Soleure: le programme avec Julie Evard sur place / 19h30 / 58 sec. / le 19 janvier 2022
Jamais autant de films romands n'ont été sélectionnés aux Journées de Soleure qui ouvrent ce mercredi. Le codirecteur artistique David Wegmüller met en avant la vivacité des maisons de production romandes.

Sur les 157 films retenus pour les Journées de Soleure, près de la moitié des 78 longs métrages sont romands. "Cela a vraiment été une très belle surprise. C'est la première fois qu'autant de films romands ont été sélectionnés", a indiqué mardi à l'ATS le codirecteur artistique David Wegmüller.

"Ce n'est en tout cas pas en raison de quota que les films romands sont si nombreux cette année". Pour expliquer cette abondance, le directeur artistique tente une explication: "les milieux de la production en Suisse romande sont très actifs".

>> Voir les précisions de Julie Evard :

Cette année les 57e Journées de Soleure font la part belle aux femmes et aux Romands. Les précisions de Julie Evard, journaliste à la RTS,
Cette année les 57e Journées de Soleure font la part belle aux femmes et aux Romands. Les précisions de Julie Evard, journaliste à la RTS, / 12h45 / 1 min. / le 19 janvier 2022

Maisons de productions romandes souvent féminines

Ce dynamisme romand est porté par des productrices comme Joëlle Bertossa à la tête de Close Up Films, qui présente cette année à Soleure "Tout commence" de Frédéric Choffat. Le réalisateur, formé à l'ECAL et primé par le prix Louise Weiss du journalisme européen, répond à ses deux ados qui l'interpellent sur le fait qu'avec le dérèglement climatique, le monde serait à deux doigts de s'effondrer.

La maison de production Beauvoir Films, basée à Genève, avec à sa tête Aline Schmid et Adrian Balser, propose quant à elle "Das Mädchen und die Spinne" (La jeune fille et l'araignée), réalisé par les jumeaux Ramon & Silvan Zürcher, un film qui suit deux jeunes femmes, dont l'une déménage tandis que l'autre reste.

Cette boîte de production dévoile encore "L'art du silence", un biopic sur le mime Marceau de Maurizius Staerkle Drux. Ce film concourt dans la catégorie reine, celle du Prix de Soleure.

Les maisons de production sont d'ailleurs souvent en main de productrices, remarque encore le codirecteur artistique alémanique. "Or les statistiques de genre ne sont faites la plupart du temps que dans le domaine de la réalisation", souligne-t-il.

Belle présence de l'HEAD et de l'ECAL

Les écoles romandes de cinéma sont aussi bien présentes dans la sélection de l'édition 2022 des Journées de Soleure. La Haute école d'art et de design (HEAD) de Genève et l'Ecole cantonale des arts de Lausanne (ECAL) proposent chacune cinq films d'étudiants et étudiantes dans la section "Upcoming Lab", qui se veut le tremplin des jeunes talents helvétiques.

Plusieurs films réalisés par d'anciens diplômés et diplômées de ces deux écoles figurent dans les différentes sections du festival (11 pour l'HEAD et 9 pour l'ECAL). Les deux écoles s'attribuent parfois les mêmes cinéastes comme Andreas Fontana, qui a réalisé "Azor", car il a suivi le master de cinéma conjoint à l'ECAL et à la HEAD.

"Azor" est le premier long métrage du réalisateur genevois. Déjà présenté à la Berlinale comme "La mif" de Frédéric Baillif aussi à Soleure, le film est un thriller politico-financier qui se joue entre Genève et l'Argentine en pleine dictature. Il a déjà été salué par la critique.

"Nostromo" de Fisnik Maxhuni, un documentaire sur un Français exilé sur une île canadienne, et "Fièvre" de Michele Penetta et Géraldine Rod, un court métrage sur un acteur testé positif au Covid, qui voit un rôle lui échapper, ont aussi été réalisés par des cinéastes qui ont suivi ce master conjoint aux deux écoles romandes.

Prix de Soleure et Prix du public

Dans la catégorie du Prix de Soleure, là encore la moitié des films sont romands : "À ciel ouvert" de Charlie Petersmann, "Aya" de Lorenzo Valmontone et Thomas Szczepanski, "(Im)mortels" de Lila Ribi, "L’art du silence" de Maurizius Staerkle Drux et "Wet sand" d’Elene Naveriani.

On peut également citer "Olga" d'Elie Grappe qui représente la Suisse aux Oscars cette année. Ce premier long métrage du réalisateur de 28 ans, formé à l'ECAL, suit une jeune athlète ukrainienne en exil en Suisse alors que sa mère est restée dans un pays en pleine émeute.

>> A lire : "Olga", le combat d'une jeune gymnaste ukrainienne exilée en Suisse

Dans la catégorie Prix du public, on retrouve comme productions romandes les premières mondiales du nouveau film de Romed Wyder "Une histoire provisoire" et "Tout commence" de Frédéric Choffat, ainsi que "Presque" de Bernard Campan et Alexandre Jollien et "The Mushroom Speaks" de Marion Neumann.

Documentaire sur Patricia Highsmith en ouverture

En ouverture, le festival projette "Loving Highsmith", un portrait subtil de Patricia Highsmith réalisé par la Bâloise Eva Vitija qui jette un nouvel éclairage sur la double vie de la reine britannique du polar.

>> A voir, un sujet du 12h45 sur le documentaire "Loving Highsmith" d'Eva Vitija :

"Loving Highsmith", un documentaire suisse sur l’écrivaine Patricia Highsmith réalisé par Eva Vitija, ouvre les feux des Journées de Soleure 2022.
"Loving Highsmith", un documentaire suisse sur l’écrivaine Patricia Highsmith réalisé par Eva Vitija, ouvre les feux des Journées de Soleure 2022. / 12h45 / 1 min. / le 19 janvier 2022

On doit la programmation de cette 57e édition à un comité de sélection, formé de trois responsables des Journées de Soleure et de trois représentants de la branche, "une monteuse, un réalisateur/producteur et un critique de films cette année. C'est une spécificité de Soleure d'inviter des gens de la branche à participer au choix des films", a dit encore le codirecteur artistique.

ats/aq

57e Journées de Soleure, du 19 au 26 janvier 2022, Soleure

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