Deux films suisses en compétition pour l'Ours d'or à la 72e Berlinale

"Cette présence extraordinaire de la Suisse à la Berlinale montre un cinéma suisse compétitif, dont on peut être fiers. Et nous sommes là pour soutenir cet élan, a dit Carine Bachmann, la nouvelle directrice de l'Office fédéral de la culture qui vient d'entrer en fonction le 1er février.

"À trois mois de la votation sur la loi sur le cinéma suisse, c’est un signal fort", a encore ajouté la Genevoise à Keystone-ATS. Elle fera le déplacement à la Berlinale pour assister notamment à la projection du film d'Ursula Meier le vendredi 11 février.

"Heureux de revenir à Berlin"

"La ligne", c'est le titre du film qu'Ursula Meier finalise encore avant de partir pour la Berlinale. "C'est un grand bonheur, a dit Ursula Meier sur les ondes de la RTS. Nous sommes tous heureux de revenir à Berlin avec ce dernier film et soulagés aussi que le festival se fasse en présentiel." "Le désir initial du film était de mettre en scène un personnage féminin violent, a expliqué encore Ursula Meier. Qui se bat comme un animal blessé."

C'est le deuxième film d'Ursula Meier à être sélectionné à la Berlinale après "L'enfant d'en haut", qui avait remporté l'Ours d'argent en 2012. Il révèle Elli Spagnolo, une toute jeune comédienne lausannoise et raconte l'histoire d'un drame familial, d'une mesure stricte d'éloignement entre une mère et sa fille aînée. Après avoir agressé violemment sa mère Christina lors d'une dispute, Margaret est arrêtée par la police et condamnée à ne plus s'approcher à moins de 200 mètres de la maison familiale.

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L'autre film suisse en compétition pour l'Ours d'or est "Drii Winter", deuxième long-métrage de Michael Koch. Il raconte une histoire d’amour inhabituelle dans un village de montagne. Tourné avec des protagonistes non-professionnels de la région, c’est le premier film parlé en suisse allemand à être présenté en compétition.

Au total, 11 œuvres helvétiques sélectionnées

Les autres catégories ne sont pas en reste lorsqu'il s'agit de productions helvétiques. Le long métrage de Cyril Schäublin, "Unrueh", est l'une des deux productions suisses en lice dans la section 'Encounters'. Ce film se déroule à la fin du 19e siècle dans le milieu des usines horlogères et des anarchistes dans le Jura. La société de production en est Seeland Filmproduktion.

"Rimini", le nouveau film d'Ulrich Seidl réalisé en collaboration avec la société genevoise Bord Cadre Films, est également en compétition.

Un jeune talent suisse sera également récompensé dans la catégorie 'Shooting star 2022', désignée par le réseau European Film Promotion. Il s'agit de l'actrice genevoise Souheila Yacoub, 30 ans, dont les performances dans les films  "Le sel des larmes" de Philippe Garrel, "Entre les vagues" d'Anaïs Volpé ou encore dans les séries "Les Sauvages" et "No Man's Land" ont été saluées par le jury.

La plateforme internationale de réseautage "Berlinale Talents" offre aux jeunes talents de toutes les disciplines la possibilité de présenter de nouveaux projets et de se mettre en réseau avec des représentantes et représentants de la branche. Les participantes et participants suisses sont le réalisateur Florian Hoffmann ("Arlette. Mut ist ein Muskel"), résidant en Allemagne, et la réalisatrice et productrice Naomi Pacifique ("After a room"), domiciliée aux Pays-Bas.

Lors de cette Berlinale, plusieurs films de Jean-Luc Godard récemment numérisés seront aussi proposés au public. Notamment, en première mondiale, la version restaurée par la cinémathèque suisse du film "Notre musique" sorti en 2004.

Un festival raccourci

Pour cette édition 2022, le programme des longs-métrages est réduit d'environ 20 à 25% par rapport à une édition normale. Très peu de stars internationales sont annoncées, et aucun blockbuster américain n'est inscrit à une édition qui fera plus que jamais la part belle au cinéma d'auteur et à l'avant-garde.

"L'expérience collective est au coeur d'un festival de cinéma", a martelé le directeur artistique Carlo Chatrian, témoignant de la volonté de tenir coûte que coûte une édition 'en présentiel' après avoir été contraint de s'en tenir festival en ligne, l'an dernier.

Pandémie oblige, la course à l’Ours d’or 2022 ne durera qu’une semaine, contre une dizaine de jours d’habitude, avec des jauges: même vaccinés, les festivaliers seront testés toutes les 24 heures.

Sujet radio: Maria Blasco

ats/ms