"Zaï zaï zaï zaï", la BD culte de Fabcaro se mue en comédie réjouissante

Dans le casting généreux de "Zaï zaï zaï zaï" figure un Jean-Paul Rouve qui se glisse dans la peau du héros. Au coeur de ce film rocambolesque, il campe Fabrice, un acteur de comédie qui oublie sa carte de fidélité au moment de faire ses courses. Dans le monde de "Zaï zaï zaï zaï" où l'on prend un poireau pour une arme, cet oubli équivaut à commettre un attentat. Fabrice devient l'ennemi public numéro 1, traqué par la police au rythme d'une cavale à travers la France qui réserve des séquences d'une drôlerie et d'une étrangeté folle, sur fond d'emballement médiatique et d'omniprésence des réseaux sociaux.

En plus de Yolande Moreau dans le rôle d'une commissaire teigneuse, Julie Depardieu incarne sa femme abordée par Ramzy Bedia, acteur lui-même et qui prépare un film sur la vie de Fabrice. Le résultat est désopilant et devrait séduire ceux qui apprécie l'humour absurde d'un Quentin Dupieux ou d'un Antonin Peretjatko.

Un miroir déformant de notre société

Traduire les cases dessinées par Fabcaro en film n'était pas gagné d'avance. La clé de la réussite réside sans doute dans le traitement au premier degré sans aucune distance ironique que François Desagnat a choisi pour tourner son film. "Tout le principe, c'était de faire en sorte que tout soit joué de manière réaliste, au premier degré, qu'il y ait une grande sincérité", explique le réalisateur à la RTS.

Une simplicité dans le cadre déjà bien présente dans la BD qui permet de souligner encore plus l'absurdité. "La BD est très contemporaine et actuelle, et interroge notre société actuelle. On tord un peu les événements, mais finalement le monde que l'on décrit est presque notre monde à nous avec un petit miroir déformant", ajoute François Desagnat.

L'absurde poussé à l'extrême

Fabcaro, auteur de la bande dessinée, a fait confiance à l'équipe du film. "Moi j'avais besoin quand même d'avoir son aval, notamment pour toutes les choses que l'on a rajouté. [...] Il n'a jamais été censeur, il donnait son avis", explique le cinéaste français.

Le succès de la BD a permis un financement enthousiaste mais restreint pour le film, car c'était un projet "un peu casse-gueule". L'absurde poussé à l'extrême et à mourir de rire de Fabcaro a été mis à l'écran à la perfection par François Desagnat. Un film à l'humour malgré tout clivant, que l'on adore ou que l'on déteste... mais qui du côté des critiques cinéma de la RTS a fait l'unanimité.

Sujet radio: Rafael Wolf

Adaptation web: Lara Donnet