Charlotte Gainsbourg est récompensée "pour sa brillante carrière et sa versatilité" au cinéma, a indiqué le ZFF. Elle a collaboré avec les plus grands noms du 7e art. Elle compte "parmi les actrices les plus éclectiques du cinéma européen".
"The Almond and the Seahorse" (L'amande et l'hippocampe) s'inspire d'une pièce de théâtre de Kaite O'Reilly. Charlotte Gainsbourg y partage l'affiche avec Rebel Wilson. Le film, réalisé par Celyn Jones et Tom Stern, raconte l'histoire d'une archéologue et d'une architecte dont les partenaires respectifs ont subi un traumatisme crânien.
Cette problématique de perte de mémoire résonne particulièrement avec le vécu de l'actrice. "J’ai une terreur par rapport à ma mémoire depuis très longtemps. J’ai eu un accident de ski qui a causé un énorme hématome sous-dural et cela m’a effrayée à un point que je n’aurais pas imaginé. Je ne pensais pas être à ce point trouillarde et affectée. Depuis cet accident, j’ai toujours eu peur de perdre mes mots, peur d’avoir des séquelles. J’ai toujours eu une très mauvaise mémoire ou une mémoire tellement sélective que j’apprends un texte et une fois le film terminé, ou même la scène terminée, je l’ai oublié", confie-t-elle à "Vertigo".
Au cinéma dès 14 ans
La fille de Serge Gainsbourg et Jane Birkin a entamé sa carrière au cinéma à l'âge de 14 ans dans "L'effrontée" (1985) de Claude Miller. Pour ce rôle, elle a reçu le César du meilleur espoir féminin.
En 2009, son rôle dans "Antichrist" de Lars von Trier lui a valu le Prix d'interprétation féminine au 62e Festival de Cannes. Son premier film "Jane by Charlotte", un documentaire sur sa mère, a été présenté au Festival de Cannes en 2021.
Près de 150 films présentés à Zurich
Du 22 septembre au 2 octobre, le programme du Zurich Film Festival réunit 146 films de 49 pays. Sans oublier 18 films suisses, dont 7 romands, un record. Le Festival, dont le comité de sélection a reçu plus de 3000 films, ne lésine pas sur les premières mondiales et européennes pour cette 18e édition.
Dans la section "Premières Gala" - qui propose les films qui arriveront dans les salles cet hiver et dont plusieurs concourent pour les prochains Oscars -, le ZFF a retenu le thriller noir "Marlowe", de Neil Jordan. Le cinéaste irlandais est venu dimanche présenter son film à Zurich aux côtés de Liam Neeson et de Diane Kruger. Elle y joue une femme fatale qui recourt, dans le Hollywood des années 30, à un détective privé (Liam Neeson) pour retrouver son ex-mari.
Le festival présente aussi "Dalíland", un film sur Salvador Dali, avec Sir Ben Kingsley. Le film choisit de parler du peintre quand il rencontre moins de succès: sa femme vend des tableaux dans son dos, pour continuer d'assurer leur train de vie à New York.
"The good nurse" (Meurtres sans ordonnance) avec l'acteur américain Eddie Redmayne, un thriller dans le style des années 70, revient sur l'histoire vraie d'un ange de la mort qui a fait disparaître plus de 400 victimes. La plateforme Netflix a choisi le ZFF pour une première européenne.
Ouverture avec un film de Netflix
Le Festival a ouvert jeudi avec un film proposé par la plateforme américaine: "The Swimmers" (Les nageurs) de Sally El Hosaini. Deux soeurs syriennes fuient leur pays pour l'Allemagne, d'où elles parviendront à participer aux Jeux Olympiques de Rio.
Parmi les autres perles de cette section, le road-movie "Bones and all" (Les os et le reste) de Luca Guadagnino à travers les Etats-Unis dans les années 80 quand Ronald Reagan était au pouvoir. Il a à nouveau fait tourner l'acteur franco-américain Timothée Chalamet qu'il avait lancé il y a 5 ans dans "Call me by your name".
Dans "Sound", une nouvelle section consacrée aux films musicaux, les spectateurs pourront rencontrer le rappeur américain Machine Gun Kelly, qui présentera, avant son concert au Hallenstadion, le film "Taurus", dans lequel il incarne lui-même une star de la musique
Les films suisses à l'honneur
Le plus grand festival de cinéma de Suisse alémanique n'oublie pas les films suisses. Il en propose 18, toutes sections confondues, dont la première mondiale de "A forgotten man" (Un homme oublié) du Genevois Laurent Nègre.
La comédie initiatique "Die goldenen Jahre" (Les années dorées) de Barbara Kulcscar est également présentée en première mondiale. Elle met en scène les acteurs alémaniques Esther Gemsch et Stefan Kurt dans les rôles principaux. Alice et son mari Peter, nouvellement retraités, sont prêts à profiter enfin de leur nouvelle vie. Mais leurs problèmes conjugaux refoulés remontent à la surface lors d'une croisière en Méditerranée.
Oeil d'Or: 14 films en lice
Quatorze films sont en lice, dans chaque compétition, pour l'Œil d'or doté de 25'000 francs. La compétition Documentaire propose 14 films, dont huit premières œuvres. "The Killing Of A Journalist" (Le meurtre d'un journaliste) reconstitue par exemple minutieusement le contexte de l'assassinat, en 2018, d'un journaliste du groupe Ringier en Slovaquie.
La compétition Focus comprend des films documentaires et de fiction venant d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse. C'est dans cette section que les films helvétiques sont les plus nombreux.
Cette année, le ZFF dédie sa section "Nouveaux Horizons" à l'Espagne. D'autres sections viennent compléter le programme, comme #Hashtag", qui met l'accent sur la religion.
La cérémonie de remise des prix aura lieu le 1er octobre. L'année dernière, le ZFF a enregistré plus de 100'000 spectateurs.
ats/asch/mh