Après "Le milieu de l'horizon" avec Laetitia Casta et "Puppylove" avec Vincent Perez, la réalisatrice d'origine neuchâteloise établie en Belgique, Delphine Lehericey, 47 ans, signe "Last Dance" ("Dernière danse"). Au dernier festival de Locarno, son long métrage s'est vu décerner le Prix du public de la Piazza Grande.
François Berléand ("Les choristes") y incarne Germain, un homme qui se retrouve soudainement veuf à 75 ans. Étouffé par la sollicitude excessivement zélée de son entourage, qui sʹinquiète et le croit incapable de gérer seul son quotidien, il vit secrètement son deuil dʹune façon bien particulière. Fidèle à une promesse faite à sa femme, il entre dans une compagnie de danse contemporaine. Il va devoir, littéralement, se bouger et donner de sa personne pour continuer à avancer.
Dans "Last Dance", Delphine Lehericey avait envie de raconter une histoire sur le deuil, mais de façon légère et amusante, explique-t-elle à la RTS. Une dimension comique peu évidente que François Berléand avoue d'ailleurs ne pas avoir perçue à la première lecture du scénario.
La Ribot, chorégraphe et actrice
"Venant du spectacle vivant, j'ai ressenti le besoin de raconter ce que j'avais vécu à travers la danse contemporaine, qui permet une utilisation très démocratique du corps", avait indiqué Delphine Lehericey lors de la présentation du film à Locarno.
La Ribot est la chorégraphe du spectacle que prépare la compagnie dans le film, en plus de jouer son propre rôle. Connue pour ses spectacles de danse contemporaine nue, elle a reçu le Lion d’or de la Biennale de Venise 2020 pour l’ensemble de sa carrière et, un an plus tôt le Grand Prix suisse de danse par l’Office fédéral de la culture.
Performance de François Berléand
Dans "Last Dance", le comédien français François Berléand signe également une remarquable performance et a grandement apprécié le tournage. "J'ai trouvé le scénario bouleversant", avoue l'acteur à la RTS. Et à la question de savoir si cela avait été compliqué de devenir un danseur, François Berléand de répondre: "Ce n'est pas un problème pour moi de beaucoup travailler un rôle, j'ai l'habitude avec le théâtre."
Une expérience qui l'a aussi aidé pour les nombreux moments du film qui se passent sur scène. "Je n'avais pas d'appréhension. La seule que j'avais, c'est que je m'étais cassé l'épaule et le fémur à ski. Et finalement, à force de travailler, je suis arrivé à faire des choses que je ne pensais pas réussir. Ce rôle m'a fait beaucoup réfléchir sur la mort. C'était comme un testament pour ceux qui vont rester".
Propos recueillis par Anne Laure Gannac
Adaptation web: olhor/aq