Il y a une semaine, le Matin Dimanche détaillait les tensions au sein du festival. Deux personnes clés de l'équipe sont en burn-out et en janvier, la première co-directrice démissionne, fatiguée par les divisions. C'est autour de la deuxième co-directrice, Irène Challand, que les tensions se cristallisent. Entrée en fonction en septembre 2022, elle est également en charge des programmes.
Aujourd'hui trois des membres du Conseil de fondation du festival, Nadia Dresti, Ursula Meier et Stina Werenfels ont présenté leur démission, une semaine après la fin de l'édition 2023 du festival. Elles estiment que la mission donnée à Irène Challand n'est pas soutenue par l'équipe opérationnelle.
Souhaitant ne pas mettre sa santé davantage en péril, la directrice des programmes a également signifié sa démission.
Une édition 2023 presque remise en cause
Selon les conflits révélés par les médias, elle était au centre des tensions pour des accusations d'"incompétences" et de "volonté de contrôle extrême" qui auraient presque remis en cause l'organisation du festival. Alors que sa codirectrice avait déjà remis son mandat, elle était en arrêt de 50% et se disait victime de harcèlement.
Au moment du renouvellement il y a quelques mois du Conseil de fondation et des dirigeants, le FIFDH avait mis en avant la féminisation du nouveau dispositif. Quelques mois plus tard, il ne reste que deux femmes dans l'organe de surveillance.
Yves Daccord reste en place
Afin de garantir une continuité, le président du FIFDH Yves Daccord reste quant à lui en fonction. "Je regrette infiniment ces départs, a-t-il déclaré à la RTS. (…) C’est le paradoxe: nous avons fait une très belle édition 2023 avec un grand succès public et en même temps, au sein de l’équipe, nous avons une situation qui ne permet plus de travailler de façon sereine".
Yves Daccord pointe deux raisons principales à la crise actuelle: premièrement, "il y a des dimensions personnelles, une inadéquation entre les individus, des vraies tensions entre une partie de l’équipe et la directrice des programmes, Irène Challand. Et deuxièmement, il y a un enjeu entre notre capacité à trouver l’équilibre entre la dimension films et la dimension forum. Nous voulons, et c’est déjà le cas, aller au-delà de films qui illustrent les débats et il nous faut trouver les moyens pour atteindre cet équilibre-là. C’est peut-être ce que nous n’avons pas réussi à faire jusqu’à présent", reconnaît-il.
Le temps de la réflexion
Pour cela, une "remise en question du fonctionnement du festival et de ses objectifs" est nécessaire, selon lui. Une tâche à laquelle le Conseil de fondation va s'atteler dans les prochaines semaines à Genève. "Mais nous avons tous en commun l’ambition que le festival non seulement continue mais soit encore plus pertinent", conclut-il.
Sujet radio: Anouk Pernet, Anne Laure Gannac
ats/aq