Les trois mousquetaires sont de retour sur grand écran dans une version signée du réalisateur Martin Bourboulon ("Papa ou maman", "Eiffel") budgétée à 70 millions d'euros. Avec François Civil, Romain Duris, Pio Marmaï, Vincent Cassel, Louis Garrel, Eva Green et Lyna Khoudri au casting, c’est l'un des gros événements de l’année pour le cinéma français qui compte sur un gros carton public pour remplir les salles.
Déjà adapté de nombreuses fois au cinéma, ce roman historique d'Alexandre Dumas raconte l'histoire de D'Artagnan, un jeune gascon qui débarque à Paris avec l'intention d'intégrer le régiment des mousquetaires. Il se lie avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Les quatre hommes vont s'opposer au puissant cardinal de Richelieu et tout faire pour sauver l'honneur de la reine Anne d'Autriche.
"Aucune version cinématographique du passé ne nous a fait éprouver le sentiment que l'on a en lisant le roman, un sentiment de véracité, de premier degré vis-a-vis de l'intrigue et des personnages et de noirceur par endroits", explique à la RTS l'acteur François Civil, qui campe le rôle de D'Artagnan, pour justifier cette nouvelle production.
Prévue comme un diptyque, cette adaptation a misé sur la "chasse au vrai" selon les propos de son réalisateur. "Comment faire en sorte que l'on croie au maximum aux enjeux qui se passent?", s'est-il demandé en amont de son projet. "Des enjeux qui ne sont pas rigolos: ce sont des guerres de religion, des morts par milliers. Il y a un mélange de drames qui sont noyés au milieu de petites fantaisies et de camaraderies qu'il faut essayer de rendre compte dans un temps assez court", précise Martin Bourboulon.
Un film d'aventure qui réussit son pari
Soixante ans après la dernière adaptation française au cinéma, Martin Bourboulon propose ainsi un grand film d'aventure avec des intentions très claires: moderniser Dumas et s’adresser au public d’aujourd’hui, davantage habitué aux superhéros qu’aux films de cape et d’épée.
Pour le critique cinéma de la RTS Rafael Wolf, le pari est réussi. C'est "une œuvre populaire, ample, généreuse qui, certes, n’est pas exempte de défauts, mais qui opère quelques choix judicieux", analyse-t-il. "Tout d'abord en traitant le récit au premier degré avec un certain sérieux. On mentionne clairement les guerres de religion entre protestants et catholiques, on décrit un pays déchiré par les rivalités de pouvoir et les complots. Et les quelques libertés prises - par exemple cette tentative d’assassinat de Louis XIII, qui fera grincer des dents les puristes - ont l’avantage de faire mieux résonner cette version avec notre époque."
Quant aux acteurs, le critique a aussi été séduit: Louis Garrel en Louis XIII est parfait d’arrogance, Eva Green campe une Milady complexe et redoutable, Lyna Khoudri incarne une Constance Bonacieux forte et décidée, François Civil est idéal en D’Artagnan et Pio Marmaï, Romain Duris et Vincent Cassel forment un trio de mousquetaires séduisants.
"Pour une fois que le budget d’une grosse production hexagonale se retrouve à l'écran, on ne boudera pas notre plaisir, en attendant la seconde partie, "Milady", qui sortira en décembre prochain", conclut Rafael Wolf.