Ce projet hors normes se composera de sept parties une fois achevé: deux d'entre elles ont été présentées lors de cette 54e édition de Visions du Réel. Il y a plus de 20 ans en 2002, Peter Mettler s'était déjà vu décerner le Grand Prix avec "Gambling, Gods and LSD", un documentaire sur la recherche de l'extase.
Dans "While the Green Grass Grows" (Pendant que l'herbe verte pousse), le réalisateur filme son quotidien, dans une sorte de journal intime ou méditation visuelle. Les événements relatés sont relativement récents: le décès de sa mère en 2019, accompagné d'images de la nature et des montagnes d'Appenzell. La période de pandémie le ramène ensuite au Canada où il tente de profiter des derniers instants de son père.
C'est la deuxième année de suite qu'un film suisse remporte le Grand Prix de Visions du Réel. L'an dernier, il s'agissait de "L'Îlot" du Lausannois Tizian Büchi, qui sort justement en mai dans les salles romandes et alémaniques.
Suisse talentueuse
La compétition helvétique, elle, a primé "Chagrin Valley", un premier film de la Zurichoise Nathalie Berger. Le spectateur part en immersion dans un village artificiel, créé dans un entrepôt de la banlieue de Cleveland, où vivent les résidents d'une maison de retraite atteints de démence.
Le prix spécial du jury revient à "The Wonder Way" d'Emmanuelle Antille. La plasticienne lausannoise devenue cinéaste embarque le spectateur depuis le jardin de sa grand-mère dans un voyage à travers des territoires insolites aux quatre coins de la planète et de l'espace.
La mention spéciale va à "La Maison", le premier film d'une autre Lausannoise, Sophie Ballmer. C'est l'histoire banale d'une maison en pleine rénovation, héritée à la Vallée de Joux. Sophie Ballmer voit dans cette rénovation l'occasion de s'essayer au documentaire et à l'autofiction.
Diffusion en première mondiale
Parmi les autres prix décernés par Visions du Réel, on peut encore signaler "Pure Unknown", une coproduction suisse (avec l'Italie et la Suède), réalisé par Valentina Cicogna et Mattia Colombo, qui a reçu le Prix interreligieux.
Chaque nuit, des corps sans nom atterrissent dans la salle d'autopsie du Dr Cristina Cattaneo. Elle les appelle les "purs inconnus". Ce sont des sans-abri, des prostituées, des adolescents en fugue. Dernièrement, ce sont surtout des migrants, rejetés par la mer Méditerranée sur les côtes italiennes. La doctoresse se préoccupe de leur droit à la dignité.
Tous les films primés étaient présentés en première mondiale. Le Prix du Public sera encore décerné samedi tandis que cette 54e édition bouclera dimanche avec la projection à Nyon des différents films récompensés.
ats/juma