Publié

La nouvelle version de "La petite sirène" rencontre le succès malgré les polémiques

Halle Bailey, dans le dernier film de Disney, "La Petite sirène". [Disney]
"La Petite Sirène" de Disney est en tête du box-office américain malgré les polémiques / Forum / 3 min. / le 29 mai 2023
Adaptée du dessin animé sorti en 1989, la nouvelle version de "La petite sirène" est en tête du box-office américain malgré les polémiques liées au choix d'une actrice noire, Halle Bailey, pour incarner l'héroïne. Le film est à voir actuellement dans les salles romandes.

Avec un budget d'environ 250 millions de francs, la version 2023 de "La petite sirène" produite par Disney en prises de vues réelles se déroule toujours dans les Caraïbes des années 1830, aux abords d'une île fictive.

Dans la mer vit Ariel (Halle Bailey), sirène de 18 ans, la plus jeune des sept filles du roi Triton (Javier Bardem) qui gouverne les océans depuis son royaume sous-marin. Espiègle et curieuse, Ariel admire depuis toujours le monde des humains. Une passion qui la poussera à accepter un terrible pacte avec sa tante, la sorcière des mers Ursula (Melissa McCarthy).

Une histoire contemporaine

"Quand je me suis replongé dans le texte original écrit par (Hans Christian) Andersen il y a presque 200 ans, j'ai compris qu'il s'agissait d'une histoire très contemporaine. Celle d'une jeune fille moderne, qui ne se sent pas à sa place et se lance dans un voyage pour se découvrir elle-même", détaille à l'AFP Rob Marshall, le réalisateur de cette nouvelle version.

Si le scénario reste en grande partie fidèle au film d'animation original sorti en 1989, des changements ont été opérés pour coller au mieux aux enjeux contemporains, mais aussi pour "comprendre qui est profondément Ariel et ce à quoi elle aspire", insiste Rob Marshall.

Pour interpréter l'héroïne, il a fait appel à la chanteuse de R&B et actrice afro-américaine Halle Bailey qui présente une sirène toujours à l'épaisse chevelure rousse, mais à la peau noire et coiffée cette fois-ci de dreadlocks.

Vague de critiques et de soutiens

Lorsque Disney a dévoilé la bande-annonce du film en septembre 2022, une vague de critiques a déferlé sur les réseaux sociaux concernant le choix de l'actrice. Certains estimaient que l'option de la diversité rendait le film moins fidèle à l'histoire originale. D'autres sont allés plus loin et l'on retrouve sous les hashtags #NotMyAriel  ("ce n'est pas mon Ariel") ou #ArielIsWhite ("Ariel est blanche") des milliers de messages haineux et racistes.

Mais des messages de soutien ont aussi afflué. D'aucuns y voient une opportunité pour les jeunes filles noires de mieux s'identifier à la princesse Disney, rappelant au passage que les personnes non blanches ont été pendant des décennies grandement sous-représentées par l'industrie du divertissement.

"Il n'y avait aucune intention préalable de choisir une actrice noire", explique pour sa part le réalisateur du "Retour de Mary Poppins" et d'un volet de "Pirates des Caraïbes". "Elle était simplement la meilleure pour ce rôle. Elle est forte, passionnée, innocente, mais aussi sauvage, surnaturelle, et avec cette voix incroyable. C'était tellement évident. Elle est Ariel", ajoute-t-il.

Halle Bailey n'est pas la première femme noire à incarner une princesse Disney en chair et en os: en 1997, Disney avait choisi la chanteuse Brandy pour interpréter Cendrillon.

La question environnementale

Autre nouveauté du film, la question environnementale est abordée à plusieurs reprises. Alors que les sept soeurs se réunissent autour de leur père pour célébrer "la lune de corail", ces dernières constatent que le récent naufrage d'un navire a endommagé la faune sous-marine. "C'était intentionnel", réagit Rob Marshall, précisant toutefois ne pas avoir voulu être "trop lourd à ce sujet".

"J'aime que nous puissions, à travers cette histoire, faire comprendre aux spectateurs la gravité de ce que font les humains au monde sous-marin", dit-il.

En 2019, déjà, Javier Bardem avait insisté pour "profiter de cette merveilleuse et belle histoire d'Andersen" pour "intégrer la pollution des océans" à l'intrigue. "C'est ce que ce genre de films pourrait et devrait faire", estimait-il.

Succès au box-office américain

Sorti il y a quelques jours, le film a raflé la première place du box-office nord-américain pour son premier week-end en salles, profitant du "Memorial Day" férié lundi aux Etats-Unis. Selon le cabinet spécialisé Exhibitor Relations, le film a recueilli 117,5 millions de dollars au box-office américain et canadien ainsi que 68 millions à l'international.

"Depuis une décennie, Disney fait des remakes de films en prises de vue réelles un phénomène puissant", a écrit l'analyste David A. Gross dans sa lettre d'information FranchiseRe. Il note toutefois que "La petite sirène" fait tout de même moins bien pour son premier week-end que "Le roi lion" en 2019 (191,8 millions) et "La belle et la bête" en 2017 (174,8 millions de dollars).

Sujet radio: Miruna Coca-Cozma

Adaptation web: aq avec afp

Publié