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Actrice et politicienne intrépide, Glenda Jackson est morte à l'âge de 87 ans

L'actrice britannique Glenda Jackson aux Tony Awards en 2018 à New York. [AFP - JENNY ANDERSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA]
Actrice et politicienne intrépide, Glenda Jackson est décédée à l'âge de 87 ans / Le Journal horaire / 17 sec. / le 15 juin 2023
Glenda Jackson est décédée ce jeudi à 87 ans à Londres "après une brève maladie". Cette illustre figure du théâtre britannique avait été deux fois oscarisée pour des rôles de femmes à l'érotisme troublant. Elle a aussi mené une carrière de députée travailliste.

"Glenda Jackson, actrice et femme politique deux fois primée aux Oscars, est décédée paisiblement chez elle à Blackheath, à Londres, après une brève maladie aux côtés de sa famille", a déclaré ce jeudi son agent.

L'actrice avait récemment fini de tourner avec Michael Caine dans "The Great Escaper", une comédie qui raconte l'histoire d'un homme s'échappant de sa maison de retraite pour assister à un mémorial du Débarquement.

Le théâtre en premier lieu

Née le 9 mai 1936 à Birkenhead, un petit port en face de Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre), cette fille d'un maçon et d'une femme de ménage travaille d'abord comme employée dans une pharmacie, tout en suivant des cours d'art dramatique pour amateurs. Malgré le manque de soutien familial, Glenda Jackson s'inscrit à l'Académie Royale d'Art dramatique de Londres et part en tournée.

C'est ainsi que le metteur en scène Peter Brook la repère et l'engage en 1963 pour jouer son Ophélie dans Hamlet. L'année suivante, elle entre à la Royal Shakespeare Company et détone dans la pièce "Marat/Sade". Elle y incarne une Charlotte Corday démente fouettant Marat de ses longs cheveux dans un asile où sont internés les protagonistes de la Révolution française. L'actrice au tempérament de feu n'a que 26 ans.

Oliver Reed et Glenda Jackson dans "Women in Love" de Ken Russell, en 1969. [AFP]
Oliver Reed et Glenda Jackson dans "Women in Love" de Ken Russell, en 1969. [AFP]

Deux Oscars à la clé

Egérie de Ken Russell, Glenda Jackson remporte son premier Oscar en 1970 pour "Love", une adaptation de l'audacieux roman de D.H Lawrence sur les relations passionnelles entre deux soeurs et leurs amants.

Après son premier Oscar, sa féminité différente et son magnétisme continuent de crever l'écran. Dans "La symphonie pathétique" (1970), elle joue la femme d'un Tchaïkovski homosexuel qui finit en nymphomane rasée dans un hôpital psychiatrique. Dans "Un dimanche comme les autres" (1971), elle se retrouve à partager son amant avec un médecin new-yorkais dans un triangle bisexuel très osé pour l'époque.

En 1973, c'est avec la comédie "A Touch of Class" (en français "Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos") qu'elle décroche sa seconde statuette grâce à sa composition d'une femme divorcée prise au piège dans un amour impossible avec un homme marié.

Lancement en politique

Après 35 ans de carrière au théâtre et au cinéma, Glenda Jackson se lance en politique pour combattre Margaret Thatcher qu'elle accuse de détruire la société britannique. Elue en 1992 comme députée travailliste de la banlieue londonienne, elle conserve sa circonscription jusqu'en 2015 et s'illustre par une attention particulière pour les "pauvres, les chômeurs et les malades".

Après 23 ans d'absence, Glenda Jackson remonte finalement sur les planches à l'âge de 80 ans. En 2016, elle incarne le roi Lear, le rôle de la consécration masculine au théâtre, et décroche, deux ans plus tard un Tony Awards à Broadway.

afp/ats/sc

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