Vivant jusque-là une vie parfaite dans le monde rose bonbon de Barbie Land, Barbie Stéréotypée, jouée par Margot Robbie ("Loup de Wall Street","Babylon"), également co-productrice du film, se retrouve plongée dans le monde réel suite à une crise existentielle.
Accompagnée par Ken, interprété par Ryan Gosling ("La La Land"), la poupée débarque dans un monde qu'elle perçoit commme un véritable enfer. Pour le PDG de Mattel et ses sbires, cette arrivée impromptue est aussi un gros problème. Il faut éviter que cela s’ébruite et le temps presse pour convaincre la poupée de rentrer dans sa boîte géante afin de la réexpédier incognito à Barbie Land. Sauf que Barbie reprend son destin en main. Quant à Ken, il s’éclate en découvrant le patriarcat, un concept génial qu’il imagine volontiers importer à Barbie Land.
"Joyeux et hilarant"
Aidé par une campagne de communication plus que soutenue, "Barbie" est présenté comme l'un des films les plus attendus de l'année. Et le choc visuel est garanti. Mais le rose dégoulinant et les paillettes sont à prendre au second degré. C'est un film "joyeux et hilarant", a souligné Margot Robbie à l'AFP, en foulant le tapis rouge lors de l'avant-première européenne du film à Londres. Mais c'est aussi "très intelligent, avec beaucoup de choses à dire. (...) Aucun autre film ne ressemble à cela", a poursuivi celle qui en est également co-productrice.
"Girl power"
Figure d'émancipation, selon le discours de son fabricant, qui met en avant la palette de métiers exercés par Barbie (hôtesse de l'air, chirurgienne, astronaute...), symbole des injonctions à la beauté et à la minceur pour ses détracteurs, la poupée "a été en avance sur la culture à certains égards, et en retard à d'autres", a ajouté Greta Gerwig. "Mais, depuis 64 ans, elle nourrit les débats".
Venue du cinéma indépendant, la cinéaste et actrice de 39 ans, découverte dans la comédie new-yorkaise "France Ha" (2012) s'offre une visibilité inédite avec ce blockbuster estival. Travaillant une nouvelle fois, à l'écriture, avec son compagnon Noah Baumbach ("Marriage Story", "Les Berkman se séparent"), la réalisatrice américaine poursuit son ascension: après avoir adapté en 2020 "Les filles du Docteur March" avec Emma Watson et Florence Pugh, elle s'attaquera prochainement aux "Chroniques de Narnia" pour Netflix.
Du côté du fabricant californien des Barbie, Mattel, le film tombe à pic pour dépoussiérer l'image de sa poupée. Voire en faire une égérie du "girl power", à l'heure de la critique du patriarcat, du poids des normes et du sexisme.
aq avec afp