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Négociations suspendues entre les studios et les acteurs à Hollywood

Les négociations entre le syndicat des acteurs d'Hollywood et les studios sont suspendues. [Keystone - Chris Pizzello]
Négociations entre les studios et les acteurs suspendues à Hollywood / Le Journal horaire / 17 sec. / le 12 octobre 2023
Les acteurs grévistes et les patrons de studios d'Hollywood ont interrompu leurs négociations mercredi. Cette décision compromet les espoirs d'une reprise rapide de la production de films et de séries, après de longs mois de grève.

Les patrons de studios et de plateformes comme Disney et Netflix discutaient depuis la semaine dernière avec les représentants du syndicat SAG-AFTRA - qui défend les intérêts de 160'000 acteurs, cascadeurs, danseurs et autres professionnels des petit et grand écrans, dont les membres ont déserté les plateaux de tournage depuis juillet.

Mais dans une déclaration mercredi en fin de journée, les studios, représentés aux négociations par l'association des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), ont annoncé que cette discussion s'était arrêtée et était pour le moment suspendue.

"Après des discussions sérieuses, il est apparu clairement que le fossé entre les positions de l'AMPTP et celles de SAG-AFTRA est trop grand, et ces discussions ne nous font plus avancer de manière fructueuse", ont affirmé les studios.

"Revendications excessives"

Le mois dernier, l'AMPTP avait conclu un accord salarial avec une autre corporation, celle des scénaristes de Hollywood qui avait mis fin à une grève longue de presque cinq mois.

Compte tenu de la similarité entre les revendications des acteurs et celles des scénaristes, l'optimisme quant à la possibilité d'un accord rapide semblait de mise.

>> Lire : Accord conclu à Hollywood, les scénaristes sont de retour au travail

Mais dans une déclaration mercredi, l'AMPTP a accusé les acteurs d'avoir des revendications excessives, parmi lesquelles un partage des revenus provenant de la diffusion des oeuvres sur les plateformes de streaming qui "à lui seul coûterait plus de 800 millions de dollars par an". Pour les studios, il s'agit là d'une "charge financière insoutenable".

Ils ont aussi accusé le syndicat SAG-AFTRA de rejeter les hausses de rémunérations qui ont été acceptées par les scénaristes. "Nous espérons que le SAG-AFTRA va revoir ses positions et revenir à des négociations productives rapidement", ont affirmé les studios hollywoodiens.

Pour sa part le syndicat SAG-AFTRA n'a pas immédiatement réagi à ces déclarations. Les revendications salariales portées par le SAG-AFTRA de même que la demande de garanties face à l'IA vont plus loin que celles de leurs collègues scénaristes.

Ils réclament notamment une augmentation plus importante des salaires et de recevoir un pourcentage réel des bénéfices lorsqu'une série rencontre le succès, au lieu d'une simple prime. En outre, les comédiens craignent que l'IA (intelligence artificielle) ne soit utilisée pour cloner leur voix et leur image, sans leur consentement et sans rémunération.

Productions toujours à l'arrêt

Bien que les scénaristes aient repris le travail, la plupart des productions ne pourront pas reprendre tant que la grève des acteurs, qui a commencé en juillet, se poursuit, coûtant des millions de dollars chaque jour à l'industrie.

Comme les scénaristes, les acteurs ont cessé le travail pour demander notamment une revalorisation de leur rémunération, en berne à l'ère du streaming, et des mesures de protection face à l'intelligence artificielle (IA).

En théorie, l'accord conclu entre studios et scénaristes devrait aider les acteurs à les imiter, estiment des analystes.

Fin septembre la Fédération internationale des acteurs, qui réunissait son comité directeur à Istanbul, avait affirmé son soutien "inébranlable" au mouvement de grève des comédiens d'Hollywood, y voyant un "combat existentiel" pour les acteurs, exposés au risque de "devoir rivaliser avec des copies virtuelles d'eux-mêmes sans aucune compensation".

Les pourparlers portent aussi sur d'autres sujets spécifiques aux acteurs, comme les auditions passées à distance. Une pratique née pendant la pandémie et largement dénoncée par les comédiens.

Quelques productions cinématographiques et télévisuelles de petits studios d'Hollywood ont déjà repris, grâce à des dérogations provisoires.

ats/jfe

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