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Disney célèbre son centenaire sur fond de turbulences

Il y a 100 ans démarrait l’aventure de la Walt Disney Company. Focus sur une épopée cinématographique et économique
Il y a 100 ans démarrait l’aventure de la Walt Disney Company. Focus sur une épopée cinématographique et économique / 19h30 / 2 min. / le 16 octobre 2023
Le 16 octobre 1923, à Hollywood, les frères Walt et Roy Disney créent dans un garage la société Disney Brothers Studio. Cent ans plus tard, la firme aux grandes oreilles reste très puissante, mais les derniers mois ont été chaotiques. Le groupe a licencié 7000 employés en 2023.

Le 16 octobre 1923, Walt Disney et son frère Roy signent un contrat de distribution déterminant pour leurs "Alice comedies", des courts métrages suivant une petite fille en chair et en os dans un monde animé. Le personnage de Mickey n'apparaît quant à lui qu'en 1928, en réponse à la mainmise d'Universal sur les droits de son prédécesseur, Oswald le lapin chanceux, tombé dans l'oubli.

Mickey devient l'un des personnages de dessin animé les plus célèbres au monde, car les studios Disney utilisent une méthode inédite pour l'époque, le son synchronisé. Walt Disney se lance ensuite dans un nouveau défi de taille: la production du long métrage d'animation "Blanche Neige et les sept nains". A sa sortie en 1937, les critiques sont dithyrambiques. Le film génère huit millions de dollars lors de sa première année d'exploitation.

Des contenus de qualité

Walt Disney en bonne compagnie en 1955. [AFP - Collection 7e Art / Photo12]
Walt Disney en bonne compagnie en 1955. [AFP - Collection 7e Art / Photo12]

Pour Thomas Paris, coauteur du livre "Economie du cinéma", la recette du succès historique de Disney réside dans sa créativité, mais aussi dans le moment de son arrivée. "Il y avait alors un appel d'air assez considérable. Les salles de cinéma apparaissaient et avaient besoin de contenus. Quand un acteur économique parvient à proposer quelque chose de différent, il se fait remarquer beaucoup plus facilement que dans des périodes où il n'y a pas cet appel d'air. Disney a su d'une part se distinguer par sa capacité à produire des contenus en grande quantité et d'autre part à se faire remarquer assez rapidement avec des contenus assez notables", explique-t-il à la RTS.

Dans les années 1950, Walt Disney établit la stratégie qui permet au groupe de se hisser parmi les géants. Le parc fait vendre les films, la télévision fait vendre les produits dérivés, le cinéma permet des échanges de stars avec la télévision. Aujourd'hui, cette dernière a bien décliné et le streaming fait face à une intense concurrence. Résultat, la plate-forme Disney+ est déficitaire et le groupe a licencié 7000 employés cette année.

Plusieurs revers ces derniers mois

Pour son centenaire, le géant du divertissement multiplie les célébrations comme les concerts ou les expositions. Le point d'orgue sera la sortie en salles en novembre du film "Wish", inspiré des classiques Disney. Mais certains grands films, sortis ces derniers mois, n'ont pas eu autant de succès que prévu. Plusieurs polémiques sur le virage jugé trop militant pris par l'entreprise ont aussi éclaté.

Disney, surtout, a raté le train des jeux vidéo. L'entreprise s'y est mise, mais un peu tard, et malgré la manne sur laquelle elle est assise, son endettement dépasse aujourd'hui quarante milliards de dollars. Pour redresser la barre, le groupe se restructure et a créé une unité entièrement dédiée aux parcs d'attractions. Ce sont eux qui, aujourd'hui, tirent la locomotive Disney, tout comme les grands classiques, les films Pixar, Star Wars et Marvel.

Mais le plus grand défi qui attend Disney reste à venir: la firme va perdre en 2024 son droit d'auteur sur Mickey, devenu centenaire. Le magazine Forbes estime que le personnage rapporte chaque année près de six milliards de dollars à l'entreprise. Pour éviter que Mickey ne tombe dans le domaine public, Disney pourrait aller jusqu'à demander au Congrès américain de prolonger son copyright.

Sujets radio: Virginie Langerock et Cynthia Racine

Adaptation web: mh avec afp

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Tous les héros Disney dans un court métrage

Pour célébrer son centenaire, Disney  propose dès ce lundi un court métrage en forme de lettre d'amour au studio d'animation. De Mickey à Elsa en passant par le capitaine Crochet, plus de 500 héros Disney reprennent vie dans cette oeuvre drôle et touchante de neuf minutes mêlant images numériques, dessins à la main et prises de vues réelles. Intitulé "Il était une fois un studio", le film vient compléter le catalogue de la plateforme Disney+, quatre mois après avoir été acclamé au Festival d'animation d'Annecy.

Fruit de deux ans de travail, il  montre 543 personnages, issus de 85 longs et courts métrages, sortir des tableaux affichés dans les couloirs des locaux américains du groupe où ils se rassemblent pour une photo de famille après le départ des salariés.

Le retour des anciens

"C'était comme faire le plus grand puzzle de votre vie", résume pour l'AFP Trent Corey, coréalisateur de cette prouesse artistique et technologique qui a mobilisé plus d'une centaine de personnes, ainsi que d'anciens animateurs et 40 comédiens revenus spécialement pour l'occasion.

"Nous voulions que tous les personnages ressemblent et aient exactement la même voix que dans leurs films d'origine", ajoute le cocréateur Dan Abraham, qui s'est aussi appuyé sur un enregistrement inédit de Robin Williams, l'interprète du Génie d'"Aladdin" en anglais, décédé en 2014.

Animation traditionnelle

De quoi redonner ses lettres de noblesse à l'animation traditionnelle, définitivement remplacée par la 3D pour les longs métrages Disney depuis "Winnie l'Ourson" en 2011. "Sur les 543 personnages du film, environ 450 sont dessinés à la main", au crayon sur du papier, indique le dessinateur Eric Goldberg ("Aladdin", "Pocahontas"), qui a supervisé la partie en 2D du film.

"Nous n'avons rien récupéré de films existants", que ce soit en 3D ou en 2D, "donc c'était techniquement difficile", concède-t-il. Le film rend également hommage aux quelque 70 ans de maison de l'animateur Burny Mattinson, décédé en février, comme au compositeur de "Mary Poppins", Richard Sherman, qui, à 94 ans, a revisité le titre préféré de Walt Disney, "Nourrir les p'tits oiseaux".