Dans les années 1920, Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio), vétéran de la Première Guerre mondiale, revient s'installer dans la bourgade dominée par son oncle, l’éleveur William Hale (Robert De Niro).
Après avoir trouvé du pétrole sur leurs terres, les membres de la tribu native amérindienne des Osages se sont enrichis. Mais leur trésor est convoité par Hale et ses acolytes qui encouragent les Blancs, dont Ernest, à épouser des femmes Osage afin d'hériter de leur argent. Une série d’assassinats déguisés en mort par maladie ou en suicide chamboulent la communauté, impliquant Ernest, mari de l'Osage Molly avec qui il a trois enfants.
Beau récit-fleuve classique
Sans être un chef-d'œuvre majeur dans la filmographie de Martin Scorsese, "Killers of the Flower Moon" est un beau récit-fleuve classique de 3h30. Produit par Apple TV+, mais finalement autorisé à une large sortie dans les salles de cinéma, le film s'impose comme une plongée passionnante dans une page d'histoire méconnue des Etats-Unis.
A la fois ample dans son image et intimiste dans sa façon de coller aux personnages plus qu'aux scènes chocs, "Killers of the Flower Moon" décrit de manière implacable la manière insidieuse avec laquelle des Américains, dont un De Niro machiavélique qui manipule un DiCaprio terrible de lâcheté et de naïveté, ont spolié une communauté entière de natifs sans avoir recours à des méthodes ouvertement génocidaires.
Rappelant les émeutes raciales de Tulsa en 1921, qui résonnent avec les événements subis par les Amérindiens du film, le résultat met les mains dans le cambouis des fondements du capitalisme américain, où l'avidité et la soif d'argent autorisent le meurtre et le mensonge pour s’accaparer les richesses des autres.
Rafael Wolf/olhor
"Killers of the Flower Moon" de Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, Robert De Niro, Lily Gladstone. A voir actuellement dans les salles romandes.