Rosa (Ariane Ascaride) est le cœur et l'âme de son quartier populaire du vieux Marseille. Elle partage son énergie débordante entre sa grande famille très unie, son travail d'infirmière et son engagement politique en faveur des plus modestes. Mais à 60 ans et à l'approche de la retraite, ses illusions vacillent. Portée par la vitalité de ses proches et par sa rencontre avec Henri (Jean-Pierre Darroussin), elle va réaliser qu'il n'est jamais trop tard pour réaliser ses propres rêves, politiques et personnels.
Le 18e long métrage de Robert Guédiguian prend pied dans l'actualité récente, en s'ouvrant sur l'effondrement de deux immeubles vétustes de la rue d'Aubagne il y a tout juste cinq ans. Un drame qui avait coûté la vie à huit personnes. "Et la fête continue!" est dédié aux habitants de ce quartier et le film va tourner autour de ce trou béant et de Rosa.
Un film comme un "appel au non-renoncement"
Un film choral donc, et engagé. Mais largement moins désenchanté qu'à l’accoutumée. "Les choses vont si mal, je crois, qu'il faut absolument montrer des comportements et des personnages qui vont bien, des justes. Des justes devant les nations, devant l'humanité (...) J'en ai assez de la complaisance avec le malheur", indique avec son accent marseillais chantant Robert Guédiguian dans le 12h45 du 30 novembre.
Ce film est une "sorte de journal intime déguisé", estime encore dans l'émission Vertigo le réalisateur qui y injecte tous les thèmes de prédilection de sa cinématographie depuis les années 1980. Des considérations philosophiques, internationales, amoureuses, affectives ou familiales qui s'incarnent dans tous les personnages de "Et la fête continue!", qui constitue un véritable "appel au non-renoncement, à l'engagement".
Propos recueillis par Julie Evard et Anne Laure Gannac
Adaptation web: olhor
"Et la fête continue!" de Robert Guédiguian, avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Robinson Stévenin. A voir dans les salles romandes depuis le 6 décembre 2023.