Judith Godrèche dénonce sa relation sous "emprise" avec le réalisateur Benoît Jacquot
"Ça m'a rendue malade": ce lundi, Judith Godrèche s'est exprimée, larmes aux yeux et gorge serrée, sur le plateau de Quotidien. Elle réagissait à l'extrait d'un documentaire de 2011 diffusé sur les réseaux sociaux, et dans lequel le réalisateur Benoît Jacquot parle de leur relation.
A l'époque, lui avait 40 ans, elle 14 (15, selon le réalisateur). "C’était clairement une transgression", admet-il dans l'archive vidéo, avant d'ajouter "mais ça, elle n’en avait rien à foutre (...), ça l’excitait beaucoup, je dirais".
L'actrice française, révulsée, a alors décidé de prendre la parole publiquement. Elle a dénoncé lundi sur les réseaux sociaux le soutien dont bénéficie Benoît Jacquot dans le milieu du cinéma.
"La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom", dit-elle, dans un message posté sur Instagram au cours du week-end dernier, effacé avant d'être remis en ligne lundi, où elle parle d'"emprise" et de "perversion".
Ce nouveau témoignage intervient en pleine fracture du cinéma français provoquée par l'acteur vedette Gérard Depardieu, mis en examen pour viols et très critiqué après la diffusion d'images où il multiplie les propos misogynes.
Pas un secret
A l'occasion de la diffusion de sa série "Icon of French cinema" sur la chaîne de télévision Arte fin décembre, la réalisatrice, aujourd'hui âgée de 51 ans, avait déjà évoqué cette relation avec le cinéaste français de 25 ans son aîné. Mais jusqu'ici, elle n'avait encore jamais mis en cause aussi explicitement le réalisateur.
De le voir me transformer en objet, parler à ma place, parler de mon désir, c’était tellement violent.
Initialement, Judith Godrèche souhaitait que la série ne soit pas éclipsée "par le nom de cette personne". C'est le visionnage de l'interview de Benoît Jacquot qui a provoqué l'électrochoc, précise l'actrice dans l'émission Quotidien.
"De le voir me transformer en objet, parler à ma place, parler de mon désir, c’était tellement violent", raconte la comédienne d'une voix balbutiante. Elle explique aussi s'être "mise à trembler" et avoir "vomi".
"Estimé pour sa perversion"
"Il menace de me traîner en justice pour diffamation", dit la comédienne dans sa story postée sur Instagram, estimant que le cinéaste est "estimé pour sa perversion".
"Qui a de l'estime pour les pratiques de BJ ? Connues de tous et toutes depuis 35 ans ? Qui cautionne et valide ? L'agent qui le représente ? (...) D'où lui vient ce sentiment d'impunité ? Tout se savait. Et les mêmes sont aux manoeuvres", poursuit-elle, disant craindre qu'on ne lui "tourne le dos", après ces propos.
Sollicité par l'AFP, Benoît Jacquot n'a pas souhaité commenter. "Je ne peux filmer une comédienne que si j'en suis amoureux", assumait le réalisateur en 2009 dans le journal Le Figaro.
Doreen Enssle avec afp