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"Ciao-Ciao Bourbine", comédie loufoque sur le plurilinguisme suisse

Une image du film "Ciao-Ciao Bourbine" de Peter Luisi. [DR]
Une image du film "Ciao-Ciao Bourbine" de Peter Luisi. - [DR]
Le français pour seule langue nationale suisse: la comédie alémanique "Ciao-Ciao Bourbine" ("Bon Schuur Ticino") s'amuse du résultat cauchemardesque d'une votation fédérale pour les germanophones et tessinois. Le film sorti le 17 janvier offre un second rôle au Vaudois Vincent Kucholl.

Pour l'agent zurichois de la police fédérale Walter Egli, joué par le comédien Beat Schlatter, le monde s'effondre un dimanche de votation. Les Suisses approuvent l'initiative "No Bilingue". Ils optent pour une seule langue nationale à l'avenir et choisissent le français, que Walter Egli parle à peine. D'un jour à l'autre, le policier risque donc de perdre son emploi.

Autodérision alémanique

Avec son autodérision alémanique, "Ciao-Ciao Bourbine" ("Bon Schuur Ticino" en version originale) de Peter Luisi ironise sur l'état d'esprit régnant dans les différentes régions du pays, tout en plaçant la sympathie entre zones linguistiques au coeur de son histoire. Les animosités entre Romands et Alémaniques y trouvent leur place, sans tomber dans l'irrespect.

Le film ne célèbre donc pas le Röstigraben et renonce à montrer des Alémaniques pestant contre le français. Le comique réside dans leur difficulté à s'accommoder de la nouvelle donne.

Avec Kucholl face aux Tessinois rebelles

Alors que les Alémaniques acceptent plutôt, dans l'ensemble, le résultat du vote, la révolte fait rage au Tessin. Dans une mission secrète, Walter Egli doit déjouer les projets de dynamitage du tunnel du Gothard et de déclaration d'indépendance afin de garder son emploi.

Le personnage principal ne parle pourtant pas mieux italien que français. Il se rend dans le canton italophone avec son partenaire romand, Jonas Bornand, joué par Vincent Kucholl.

La comédie est arrivée dans les salles romandes le 17 janvier après avoir enregistré 189'000 entrées en Suisse alémanique depuis sa sortie fin novembre - et plus de 10'000 au Tessin- , soit le meilleur score pour un film suisse cette saison.

Selon Vincent Kucholl, interviewé dans le 19h30 du 15 janvier, le succès du film tient à plusieurs facteurs: "Les gens aiment bien rire d'eux-mêmes et ici de ces aspects typiquement suisses que sont la démocratie directe et ces initiatives un peu absurdes sur lesquelles ils sont appelés à se prononcer. Et puis les confrontations entre les différentes parties linguistiques du pays avec son lot de clichés et le plurilinguisme, amusent. Dans le film, il y a beaucoup de clichés sur les Tessinois et les Alémaniques et un peu sur les Romands. Je crois que c'est la recette miracle".

ats/olhor

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