Le Reflet d'Or du Geneva International Film Festival (GIFF) décerné à "Costa Brava, Lebanon" de Mounia Akl

Le Geneva International Film Festival a décerné le Reflet d'Or du meilleur long-métrage à "Costa Brava, Lebanon" de la réalisatrice Mounia Akl. Malgré une situation pandémique encore compliquée, la manifestation a retrouvé son public avec plus de 30'000 festivaliers.

"Costa Brava, Lebanon" raconte l'histoire d'une famille qui se réfugie dans un chalet de montagne pour fuir la pollution et le malaise social de Beyrouth. Un jour, des camions débarquent pour décharger des tas d’ordures devant la maison. Cernée, la famille va devoir repenser leur monde de demain. Ce long-métrage est un huis-clos familial intense.

La créatrice danoise Mette Heeno décroche le reflet d'or dans la catégorie des séries avec "Snöänglar" ("Snow Angels"). Le jury a apprécié cette série féministe et cérébrale qui se déroule en Suède. Avec un réalisme cru, Mette Heeno mélange une enquête policière avec des portraits de femmes.

Le reflet d'or de la meilleure oeuvre immersive revient à la productrice coréenne Gina Kim pour "Tearless". Cette oeuvre plonge le public dans un camp de détention pour travailleuses du sexe. Une mention spéciale a été octroyée à "Liminal Lands" du Danois Jakob Kudsk Steensen. Tous les reflets d'or sont dotés de 10'000 francs.

Le parc d’installations immersives Territoires virtuels a connu un franc succès soulignant l’intérêt grandissant du public pour cette forme artistique, ont relevé les organisateurs. Le public a pu expérimenter en première mondiale des oeuvres numériques comme "Les Marionnettes de Paul Klee" de Martin Charrière ou "La Légende de Kami" du studio apelab.

Quatre ans après leur premier film "Ni juge ni soumise", l'émission de télévision documentaire belge "Strip-Tease" revient sur grand écran avec "Poulet frites".

Un polar qui raconte l'histoire vraie d'une enquête pour meurtre à Bruxelles, où l'une des pièces à conviction… est une frite.

Dans cette fiction qui film la vraie vie, il y a une femme décapitée, un commissaire, un toxicomane que tout accuse et, surprise, l'incroyable juge d’instruction Anne Gruwez qui irradiait "Ni juge ni soumise".

>> A voir, le sujet du 19h30 :

"Cette année, l'ambition du GIFF ne réside pas dans sa taille, mais dans son intensité", a déclaré Anaïs Emery, directrice du festival lors de la présentation de cette 27e édition.

L'idée est d'offrir au public "une expérience riche" avec, comme fil rouge, la notion de "beyond cinema" (au-delà du cinéma). Le public pourra profiter d'une "vision englobante" de l'univers audiovisuel.

Le GIFF invite aussi à l'exploration de la création numérique contemporaine au sein de son parc - le plus grand d'Europe - doté de 40 installations immersives.

De nombreuses avant-premières suisses et internationales jalonnent le programme. La création inédite de Stephan Eicher "It’s Alive : A Journey into Invisible Cinema", hommage musical et filmique dédié aux scénarios de films jamais réalisés, a marqué le début du festival.

>> A voir: Le Festival international du film de Genève met les arts numériques à la Une :

Après avoir débuté en 2008 à Charlie Hebdo, l'illustratrice française Camille Besse travaille notamment pour les magazines Causette et Marianne, et le quotidien L'Humanité Dimanche. Elle collabore également pour Action contre la Faim, Médecins du Monde, et France Terre d'Asile. Sa dernière BD "La Pollution cachée des choses" a été adaptée en dessin animé.

Spécialement pour la RTS, Camille Besse illustre son passage au GIFF pendant cinq jours. "Je vais guetter des moments, peut-être des spécificités suisses!"

>> A découvrir: les dessins de Camille Besse au GIFF :

À écouter: l'interview de Camille Besse dans "Vertigo"

RTS - Camille Besse

Lors de son passage dans l'émission Vertigo, la nouvelle directrice artistique et générale du Geneva International Film Festival a évoqué les défis auxquels la 27e édition du festival devra faire face. Selon Anaïs Emery, cette édition est un appel à "réfléchir au sens du mot 7e art et à l'écosystème dans lequel nous évoluons" et se veut "inclusive, avec du cinéma mais également d'autres formats audiovisuels, comme la série et la création numérique."

Elle évoque également la réalité virtuelle, moyen d'immersion dans le récit qui se démocratise de plus en plus. Le GIFF se veut "frondeur" dans ce domaine, et souhaite "continuer à proposer de nouvelles technologies et de nouveaux modes de narration" aux festivaliers.

>> A écouter, Anaïs Emery présente la section Territoires virtuels dans "Freak" :

Le temps dʹune soirée exceptionnelle le vendredi 5 novembre, Stephan Eicher et le GIFF ont pris possession du Plaza, salle de cinéma mythique de Genève, qui rouvrira ses portes officiellement en 2023.

Lʹenjeu? Rendre hommage aux films qui ne se sont jamais faits, à travers une création unique, et plus vivante que jamais. Avec le précieux concours de la Fondation du Plaza.

Stéphane Eicher raconte la génèse et l'histoire du projet pour la RTS.

>>À écouter, l'interview de Stephan Eicher dans "Vertigo":

Keystone - Valentin Flauraud

Côté invités, le réalisateur italien Luca Guadagnino, auteur du film "Call me by your name" foule le sol genevois pour se voir honoré du Geneva Award.

Le Film & Beyond Award revient au bédéiste, scénariste et réalisateur Riad Sattouf ("Les cahiers d’Esther", "Les beaux gosses", "L’Arabe du futur") qui échangera avec le public lors d’une masterclass et séance de dédicace le 13 novembre.

>> A lire aussi : Les débuts de Vincent Lacoste au cinéma croqués par Riad Sattouf

Tales of Swiss Innovation, nouvelle section mettant en lumière le parcours d’une personnalité suisse ayant contribué à l’avancée de la branche audiovisuelle, s'intéresse à Sabine Süsstrunk, professeure à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), pour une conférence sur les aptitudes et limites de l’intelligence artificielle.

Les cinéastes Jean-Gabriel Périot et Radu Jude ainsi que les acteurs Udo Kier et Adèle Haenel sont également présents.

"Olga" d'Elie Grappe

La création suisse est également à l’honneur avec la première suisse de "Olga" en présence de son réalisateur Elie Grappe et de la protagoniste du film Anastasia Budiashkina. Inspiré d'une histoire vraie, le film suit Olga, une gymnaste ukrainienne de 15 ans. Exilée en Suisse, l'adolescente, talentueuse et passionnée, tente de faire sa place au centre sportif de Macolin. Elle est déchirée entre son voeu de participer au Championnat européen de gymnastique et le sort des siens, restés en Ukraine, où la révolte d'Euromaïdan fait rage à Kiev.

Le film a connu sa première à la Semaine de la critique du festival de Cannes, où il a remporté le Prix SACD. Il a également été retenu dans de nombreux festivals internationaux et représentera la Suisse aux Oscars.

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La série "Sacha" de Léa Fazer

À découvrir également, la série genevoise "Sacha", coproduction de la RTS. Cette intrigue judiciaire est librement inspirée de la vie de l’ancienne juge et co-créatrice de la série Nicole Castioni.

>> À écouter: l'interview de Nicole Castioni dans "Vertigo" :

RTS - ©Vincent Calmel/Rita Productions

Anne Dupraz, procureure respectée et redoutée, est en garde à vue pour avoir tiré sur un homme, à présent entre la vie et la mort. Elle reconnaît sa culpabilité mais semble incapable d’expliquer son geste. L’affaire est d’autant plus trouble que l’homme sur lequel Anne a tiré était une personnalité interlope fréquentant le monde de la nuit et de la prostitution. Pour comprendre comment Anne n’a pas hésité à sacrifier sa carrière et sa liberté pour tirer sur cet homme, Carla Meier devra dénouer les fils du passé.

>> A voir, la bande-annonce de "Sacha" :

La série Sacha, de Léa Fraser, est à voir dès le 11 novembre 2021 sur RTSun à 21h15 et dans son intégralité sur PLAY RTS dès la fin de la diffusion du premier épisode.

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"Hors-Cadre: Les Marionnette de Paul Klee"

Les productions numériques helvétiques sont également présentes et à retrouver dans le parc immersif Territoires virtuels.

Parmi elles, "Hors-Cadre: Les Marionnettes de Paul Klee" de Martin Charrière. Née d’une collaboration entre la RTS et DNA Studios, la série Hors-Cadre rend hommage au patrimoine artistique suisse. Ce quatrième épisode explore les nombreuses facettes de l'oeuvre et de la vie de Paul Klee, racontées du point de vue de ses célèbres marionnettes.

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Fidèle à l’ADN de la manifestation, la sélection de plus de 140 œuvres honore la diversité des formats et la pluridisciplinarité de l’audiovisuel.

Trois séries HBO majeures font vibrer le festival: "Scenes from a marriage" (Hagai Levi, 2021) et son duo explosif Isaac-Chastain; la production danoise "Kamikaze" (Johanne Algren, 2021) et l’ambitieux récit d’espionnage hongrois "The Informant" (Bálint Szentgyörgyi, 2021).

Le programme cinéma n'est pas en reste avec la première internationale du final attendu de la trilogie "The Mole Song: Undercover Agent Reiji - Final" (Miike Takashi, 2021), la présentation du film israélien "Ahed’s Knee" (Nadav Lapid, 2021), prix du jury ex-aequo du Festival de Cannes 2021 ou encore du bouleversant "Nobody Has to Know" (Bouli Lanners & Tim Mielants, 2021) ou de l’animation virtuelle "Madrid Noir" (James. A. Castillo, 2021).

Les trois compétitions phares (longs métrages, séries et œuvres immersives, dotées chacune de 10'000 CHF, offerts par la Ville et l’État de Genève) célébrent l’innovation narrative, le courage formel et la radicalité.

Le palmarès sera dévoilé le 13 novembre durant la cérémonie de clôture, suivie de la première suisse de "À Plein Temps" (Eric Gravel, 2021).

Le GIFF propose dès cette année une nouvelle section baptisée "Pop TV" qui cherche à retracer lʹhistoire des contenus "qui ont fomenté notre culture populaire depuis nos salons", a indiqué la directrice.

Autant de séries, de films et dʹémissions mythiques qui ont façonné notre paysage médiatique contemporain.

>> A écouter: Le GIFF met en valeur... la TV, un sujet de l'émission "Médialogues" :

Keystone - Martial Trezzini