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Avec "Paradis Paris", Marjane Satrapi signe un film choral très inégal

Martina García et Rossy de Palma dans le film "Paradis Paris" de Marjane Satrapi. [VITO FILMS - CHRISTOPHE OFFRET]
Martina García et Rossy de Palma dans le film "Paris paradis" de Marjane Satrapi. - [VITO FILMS - CHRISTOPHE OFFRET]
La réalisatrice d'origine iranienne Marjane Satrapi est de retour avec "Paradis Paris", sorti le 12 juin. Une fiction chorale avec Monica Bellucci, André Dussollier, Rossy de Palma, Roschdy Zem ou encore Alex Lutz qui s'égare à force de multiplier et d'entremêler les intrigues.

À Paris, cinq histoires et destins s’enchaînent, s’entremêlent et se répondent sans jamais se croiser. Ex-star de l’opéra, Giovanna fulmine. Alors qu’elle a été déclarée morte par erreur, les hommages de la presse tardent à venir. Mike, lui, est un cascadeur anglais métaphysique qui s'interroge sur la mort. Dolorès est quant à elle une mère mystique, alors que Marie-Cerise est une adolescente harcelée et suicidaire qui tombe amoureuse de son ravisseur, que le cafetier Xavier joue les philosophes de comptoir et qu'Edouard, présentateur d'émissions criminelles, voit sa mortalité se rappeler à lui.

Et si, face à la mort, le mieux était encore de vivre, s'interroge la réalisatrice Marjane Satrapi dans "Paradis Paris", un film choral au casting cinq étoiles réunissant Monica Bellucci, André Dussollier, Rossy de Palma, Roschdy Zem ou encore Alex Lutz.

Fiction labyrinthique qui s'égare

L'autre grand sujet et personnage du long métrage, comme son titre l’indique, est la Ville lumière, filmée ici sous toutes ses coutures par la cinéaste d'origine iranienne. "Paradis Paris" apparaît ainsi comme une fiction labyrinthique, un puzzle ou un jeu de l'oie parisien qui à force de multiplier les intrigues dans le décor de la capitale finit hélas par se perdre et nous égarer.

L'appétit de Marjane Satrapi finit même par ressembler à "un film à sketches mal ajusté, à cause d'un montage mal fait qui précipite chaque histoire et ne fait exister vraiment aucun personnage dans sa temporalité", estime ainsi Rafael Wolf, critique cinéma de la RTS, dans l'émission Vertigo du 12 juin.

La cinéaste, qui a débuté comme autrice et scénariste de bande dessinée et adapté avec succès au cinéma sa BD autobiographique "Persepolis" (Prix du Jury du Festival de Cannes 2007, César du meilleur film et meilleure adaptation en 2008), avait pourtant signé jusqu'ici des fictions plus intéressantes que ce très inégal "Paradis Paris". Elle s'en était mieux sortie avec les comédies "La bande des Jotas", sur la conversion loufoque de sportifs en tueurs en gages, et la plus horrifique "The Voices".

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"Paradis Paris" de Marjane Satrapi, avec Rossy de Palma, Monica Bellucci, André Dussollier, Eduardo Noriega, Roschdy Zem, Alex Lutz. A voir dans les salles romandes depuis le 12 juin 2024.

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