Dans un monde de plus en plus fou, l'avocat Lino (Kad Merad) a décidé de tout plaquer à la suite d'un accident vasculaire cérébral. Il parcourt alors la France, armé de sa trompette dont il joue en toutes occasions, pour retrouver des amis et faire de nouvelles rencontres. Peu à peu, il va prendre conscience d'être bien vivant et réaliser que, finalement, tout est bon à prendre dans la vie.
C'est sur ce mince synopsis que s'appuie le nouveau film en forme de dramédie musicale de Claude Lelouch, annoncé comme testamentaire. Un cinquante-et-unième long métrage depuis 1960 qui voit le réalisateur français renouveler sa fidélité aux comédiennes et comédiens constituant quasiment sa famille et y intégrer le nouveau venu Kad Merad. Au casting figurent encore Elsa Zylberstein, Michel Boujenah, Sandrine Bonnaire, François Morel, Françoise Fabian ou la chanteuse Barbara Pravi. Le trompettiste Ibrahim Maalouf signe la musique du film tandis que les paroles des chansons occupant une bonne partie de "Finalement" sont de Didier Barbelivien.
Ni le meilleur ni le pire des Lelouch
Divisant comme à son habitude la critique, ce nouveau film de Lelouch alterne le pire (le traitement du thème du consentement avec une dénonciation de l’ère #MeToo et un parallèle avec la période de l’Occupation) et le meilleur (la première heure agréable avec des allusions à d'autres de ses oeuvres passées comme "La bonne année" (1973) et "L'aventure c'est l'aventure" (1972)).
Ni le meilleur ni le pire des Lelouch donc, "Finalement" apparaît ainsi d'une grande maîtrise formelle tout en laissant une large place à l'improvisation malgré ses airs fourre-tout. Mais spontanéité ne signifie pas véracité et elle ne suffit pas à installer une réelle connivence avec les spectateurs. D'autant que les comportements et les discours d'un Lino sans filtre et estimant que l’ère #MeToo s’acharne contre les hommes qui voudraient juste prendre du bon temps s'avèrent souvent aussi gênants que limites.
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"Finalement" de Claude Lelouch, avec Kad Merad, Elsa Zylberstein, Michel Boujenah. A voir dans les salles romandes depuis le 13 novembre 2024.