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L'actrice Anouk Aimée, héroïne du film "Un homme et une femme", est morte à 92 ans

L’actrice française Anouk Aimée, icône de la Nouvelle vague, est décédée à l’âge de 92 ans
L’actrice française Anouk Aimée, icône de la Nouvelle vague, est décédée à l’âge de 92 ans / 19h30 / 2 min. / le 18 juin 2024
L'actrice française Anouk Aimée est décédée mardi à 92 ans, ont annoncé sa fille et son agent. Elle avait été l'héroïne du film "Un homme et une femme" de Claude Lelouch en 1966 au côté de Jean-Louis Trintignant et avait joué dans "La Dolce Vita" et "Huit et demi" de Federico Fellini.

L'actrice Anouk Aimée, qui disait vivre le cinéma "comme une rencontre amoureuse", est morte, a annoncé sa fille sur Instagram. "Avec ma fille, Galaad, et ma petite fille, Mila, nous avons l'immense tristesse de vous annoncer le départ de ma maman Anouk Aimée. J'étais tout auprès d'elle lorsqu’elle s'est éteinte ce matin, chez elle, à Paris", a écrit Manuela Papatakis.

Née Françoise Dreyfus le 27 avril 1932 à Paris, Anouk Aimée est apparue pour la première fois au grand écran à l'âge de quatorze ans dans "La Maison sous la mer" (1946). Après avoir incarné avec brio une Juliette contemporaine dans "Les Amants de Vérone" (1948) de André Cayatte, rôle écrit spécialement pour elle par Jacques Prévert, la jeune comédienne voit ses interprétations des personnages de Federico Fellini saluées par la critique et le public dans "La Dolce Vita" (1960) et "Huit et demi" (1963).

>> Les précisions dans l'émission Forum :

Décès d'Anouk Aimée, icône du cinéma. [Keystone - DPA/Britta Pedersen]Keystone - DPA/Britta Pedersen
Hommage à une icône du cinéma décédée, Anouk Aimée: interview de Julien Comelli / Forum / 4 min. / le 18 juin 2024

Notoriété internationale grâce à "Un homme et une femme"

Anouk Aimée est surtout célèbre pour le personnage de femme au passé tragique qu'elle interprète dans "Un homme et une femme" (1966) de Claude Lelouch, Palme d'or à Cannes la même année. Le rôle lui vaudra le Golden Globe de la meilleure actrice et une nomination à l'Oscar.

Elle s'éteint quasiment deux ans jour pour jour après Jean-Louis Trintignant, avec lequel elle partageait l'écran. Les retrouvailles des deux amants sur une plage de Deauville dans ce film culte, sur une musique de Francis Lai, font partie des scènes les plus romantiques du cinéma. Sa chanson éponyme est rendue célèbre par ses paroles "dabada-bada badaba-daba", déformées dans la mémoire collective en "chabada-bada". Elle reprendra ce rôle dans "Un homme et une femme, vingt ans déjà" (1986). 

Elle s'était fait plus rare récemment. Mais elle avait fait un retour émouvant en 2019 à Cannes, pour reformer le couple mythique de "Un homme et une femme", dans une suite tournée par Claude Lelouch, "Les plus belles années d'une vie".

"Grâce à elle, j'ai tutoyé la lumière"

"Anouk, ma Nounouk, nous a quittés ce matin. (...) Elle a été ma compagne de route, mon amie de toujours. Elle m'a donné toutes mes chances et m'a dit oui quand, jeune cinéaste, les autres m'ont dit non. Grâce à elle et uniquement à elle, j'ai tutoyé la lumière", a salué Claude Lelouch, 86 ans, sur Instagram.

"Sa silhouette et sa grâce resteront à jamais gravées sur une plage de Normandie. Après avoir fait rêver la terre entière, maintenant, elle va faire rêver les anges".

Des rôles importants chez Jacques Demy

Elle se produira par la suite dans de nombreux autres films de Lelouch, comme "Il y a des jours…et des lunes" (1990) ou "Une pour toutes" (1999). Les autres films les plus célèbres d'Anouk Aimée restent "Lola" (1961) et "Model Shop" (1968) de Jacques Demy, "Un soir un train" (1968) de André Delvaux, "Le saut dans le vide" (1979) de Marco Bellocchio et "La tragédie d'un homme ridicule" (1981) de Bernardo Bertolucci.

"J'ai commencé avec Carné, Becker, Duvivier, Bertolucci, Lumet, Altman... (Claude) Lelouch est quelqu'un d'important pour moi et Fellini c'était le Mont-Blanc. C'est comme ma famille. Il y en a un du côté de ma mère et l'autre du côté de mon père", disait Anouk Aimée il y a vingt ans à l'AFP à l'occasion de la remise d'un Ours d'or d'honneur à la Berlinale.

"Ses grands beaux yeux, son long visage de madone, la mèche qu'elle repoussait toujours, sa voix musicale, ce sourire teinté d'ironie et de tristesse. En un mot, sa classe. Anouk aimait qu'on l'aime: on ne s'en est pas privé", a salué l'ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, auprès de l'AFP.

boi/olhor avec afp

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