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L'actrice Gena Rowlands, figure du cinéma indépendant américain, est morte à 94 ans

L'actrice Gena Rowlands, considérée comme un modèle du cinéma indépendant américain, est décédée à l'âge de 94 ans
L'actrice Gena Rowlands, considérée comme un modèle du cinéma indépendant américain, est décédée à l'âge de 94 ans / 19h30 / 2 min. / le 15 août 2024
L'actrice américaine Gena Rowlands, qui s'était notamment distinguée dans le film "Une femme sous influence", est morte mercredi à l'âge de 94 ans, ont rapporté le site américain spécialisé TMZ et le New York Times.

Gena Rowlands - de son vrai nom Virginia Cathryn Rowlands - souffrait depuis cinq ans de la maladie d'Alzheimer, selon des déclarations de son fils Nick Cassavetes au New York Times en juin. Elle s'est éteinte chez elle à Indian Wells, en Californie, d'après TMZ.

La figure du cinéma américain indépendant s'était imposée dans une soixantaine de rôles éclectiques, sous la direction de son mari, le réalisateur John Cassavetes, mais aussi de Woody Allen ou de Jim Jarmusch.

Elle disait de son époux qu'il lui avait écrit "les plus beaux rôles dont une actrice puisse rêver", de la call-girl de "Faces" (1968) à une femme au foyer qui traverse des crises de démence dans "Une femme sous influence" (1974), un rôle qui lui a valu un Golden Globe de la meilleure actrice en 1975.

Tourner avec celui qui refusait les diktats des grands studios hollywoodiens était "très excitant, car toute la responsabilité du rôle reposait sur vos épaules", disait l'actrice.

L'actrice américaine Gena Rowlands dans le film "Une femme sous influence" (1974) de John Cassavetes. [Collection ChristopheL via AFP - FACES]
L'actrice américaine Gena Rowlands dans le film "Une femme sous influence" (1974) de John Cassavetes. [Collection ChristopheL via AFP - FACES]

Une passionnée de théâtre

L'enfance de Gena Rowlands, née le 19 juin 1930 à Cambria, dans le Wisconsin, d'un père banquier et sénateur et d'une mère peintre, la prédisposait à une vie plus conventionnelle.

Mais à 20 ans, fan de Bette Davis, elle interrompt ses études à l'université du Wisconsin pour des cours d'art dramatique à New York. Elle y débute sa "vraie vie" sur les planches ("Sept ans de réflexion" de George Axelrod) et y rencontre John Cassavetes.

Le théâtre reste cependant sa passion. Deux ans plus tard, elle est révélée dans "Au milieu de la nuit" de Paddy Chayefsky, tenant l'affiche 18 mois au côté d'Edward G. Robinson.

En 1958, Gena Rowlands est remarquée sur grand écran, notamment dans "L'Amour coûte cher" de José Ferrer et "Seuls sont les indomptés" de David Miller, avec Kirk Douglas. Elle refuse toutefois Hollywood et rentre à New York: "J'ai toujours suivi ce que me dictait mon coeur et n'ai aucun regret".

Plusieurs distinctions

Elle interprétera des personnages forts dans sept films, dont "Opening Night" (Ours d'argent de la Meilleure actrice au festival de Berlin en 1978), "Gloria" (1980) et "Love Streams" avec Ben Gazzara (Ours d'Or 1984 du Festival de Berlin).

Lorsque John Cassavetes meurt d'une cirrhose du foie à 59 ans en 1989, Gena Rowlands, qui vient de tourner "Une autre femme" de Woody Allen, continue d'être très demandée pour le grand écran et des séries télévisées.

L'actrice Gena Rowlands et l'acteur Beau Bridges brandissent leur Emmy de la meilleure actrice ("Face Of A Stranger") et du meilleur acteur ("Without Warning: The James Brady Story") pour une mini-série ou une émission spéciale en 1992. [KEYSTONE - DOUGLAS C. PIZAC]
L'actrice Gena Rowlands et l'acteur Beau Bridges brandissent leur Emmy de la meilleure actrice ("Face Of A Stranger") et du meilleur acteur ("Without Warning: The James Brady Story") pour une mini-série ou une émission spéciale en 1992. [KEYSTONE - DOUGLAS C. PIZAC]

Elle tourne également pour son fils. Après notamment "Décroche les étoiles" (1996) avec Gérard Depardieu en acteur et co-producteur, "N'oublie jamais" (2004) lui vaut le Golden Satellite Award 2005 du meilleur second rôle.

Gena Rowlands accepte aussi un rôle de mère dans le premier film de sa fille Zoe, "Broken English" (2007), et est l'une des trois héroïnes de "Parts per billion" de Brian Horiuchi (2013). Elle reçoit en 2015, date à laquelle elle s'est retirée, un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

agences/iar

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