1980, dans le sud de l’Iran. Les habitants d’Abadan résistent au siège des Irakiens. Il y a là Omid, 14 ans, qui a décidé de rester sur place chez son grand-père, en attendant le retour de son grand frère du front. Mais comment résister en temps de guerre sans prendre les armes? Omid découvre alors un bateau abandonné dans le port d’Abadan. Aurait-il enfin trouvé le moyen de sauver ceux qu’il aime?
En 1980, Sepideh Farsi a 15 ans quand l’Irak envahit l’Iran. Quarante ans plus tard et après huit ans de travail, la cinéaste iranienne revient sur le siège d’Abadan. Une ville au sud de l’Iran qui occupe une position stratégique dans la région et abrite notamment l’une des plus importantes raffineries de pétrole au monde. Cet épisode marquant du conflit est au coeur de son premier film d'animation intitulé "La sirène", avec un dessin magnifique tout en aplat. Un long métrage qui n'élude pas les horreurs de la guerre et qui est plutôt destiné à un public d'adultes et d'adolescents.
Sepideh Farsi, une cinéaste autodidacte
Sepideh Farsi est exilée depuis 1984 à Paris, après avoir été emprisonnée pendant huit mois par le régime de son pays natal. Au départ, elle se destinait à des études de mathématiques avant de bifurquer vers les arts visuels. Elle s'est formée au cinéma en autodidacte.
Elle a réalisé depuis les années 2000 des documentaires sur la diaspora iranienne ou les pompiers de Téhéran, mais aussi des oeuvres de fiction. Pour Sepideh Farsi, le cinéma apparaît comme un moyen de préserver un lien avec son pays natal. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles la réalisatrice souhaitait que les personnages de "La sirène" parlent persan, explique-t-elle dans l'émission Vertigo du 1er février. "Cela permet de communiquer avec les Iraniens, de faire passer des messages, car je sais que, malgré la censure, ils trouvent le moyen de voir les films grâce au piratage qui a dans ce cas du bon".
Sujet radio et interview: Rafael Wolf
Adaptation web: olhor
"La sirène" de Sepideh Farsi, avec les voix de Mina Kavani, Hadmidreza Djavdan. A voir dans les salles romandes depuis le 31 janvier 2024.