"Le comte de Monte-Cristo", beau et grand spectacle avec Pierre Niney en Edmond Dantès
On prend les mêmes et on recommence. L'an passé, le producteur Dimitri Rassam, aidé par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière au scénario, avait transposé pour l'énième fois "Les trois mousquetaires" sur grand écran. Casting de luxe. Budget massif. Ampleur de la forme et du récit. Succès en salles. De quoi aborder avec une certaine assurance cette autre adaptation d'Alexandre Dumas, réalisée cette fois-ci par le duo de scénaristes précité.
Fort de plus de 40 millions d'euros de budget, ce "Comte de Monte-Cristo" met d'emblée le paquet en matière de spectacle et relate, sur près de trois heures sans temps morts, la vengeance d'Edmond Dantès, étalée entre 1815 et 1838.
On rappelle les bases du célèbre roman. Arrêté le jour de son mariage et accusé à tort d'être un bonapartiste, Edmond Dantès passe quatorze années dans une geôle du château d'If. Il parvient à s'évader, trouve un trésor caché et, richissime, revient sous l'identité du comte de Monte-Cristo, fomentant une vengeance machiavélique visant les trois hommes qui l'ont trahi.
Un bel ouvrage populaire
Porté par un ensemble d'acteurs et d'actrices parfaitement choisis, dont Laurent Lafitte, Anaïs Demoustier et Pierre Niney, génial dans la peau de ce héros complexe, cruel, monstrueux même à certains égards, "Le comte de Monte-Cristo" trouve un équilibre idéal entre film d’aventure, thriller paranoïaque, film d'amour et tragédie.
Cet aspect protéiforme résonne idéalement avec un récit où les personnages apparaissent plus ou moins doubles, cachant des secrets pas toujours avouables. Et tant pis si le faciès à peine grimé d'Edmond Dantès peine à nous convaincre qu'aucun de ses anciens camarades ne le reconnaissent. Après tout, Clark Kent portait tout juste une paire de lunettes pour le distinguer (sérieusement?) de Superman. Bref, passons!
Soulignant à quel point l'amour se retrouve écrasé par la corruption, la jalousie, l'appât du gain et la soif de pouvoir, l'adaptation reste certes très classique et un peu trop appliquée. Du cinéma de papa remis au goût du jour pour un public d'adolescents et de jeunes adultes. Difficile pourtant de faire la fine bouche devant ce bel ouvrage populaire qui n'oublie à aucun moment de respecter ses spectateurs et spectatrices.
Rafael Wolf/ld
"Le comte de Monte-Cristo" de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, avec Pierre Niney, Laurent Lafitte, Anaïs Demoustier, Bastien Bouillon. A voir dans les salles romandes depuis le 28 juin 2024.