Tout commence avec la rénovation de l'établissement d'exécution des peines de Bellevue (EEPB) à Gorgier (NE) en 2012. Comme le veut la loi, un montant des travaux est attribué à une intervention artistique. L'œuvre monumentale "Le palmier" du sculpteur genevois Christian Gonzenbach remporte le concours lancé par l'État de Neuchâtel.
Une douzaine d'années plus tard, en mars 2024, au terme d'un parcours à rebondissements marqué par des modifications du projet et ponctué d'oppositions des riverains, il est décidé de renoncer définitivement à la réalisation et à l'implantation du palmier de 18 mètres de haut de l'artiste.
Un cas emblématique
Si la sculpture n'a pas existé physiquement, "Le palmier" a néanmoins marqué habitantes et habitants de la région et suscité nombre de discussions dans le canton de Neuchâtel: "Douze ans à en parler, à en reparler, à le déplacer, à en faire tout un pataquès pour finalement ne rien en faire, c'est sûr qu'on va s'en rappeler un moment…", témoigne un riverain dans le 12h45 du 20 novembre.
"Il est par bien des aspects devenu un cas emblématique des enjeux rencontrés par les installations artistiques dans l'espace public. Indissociable du centre de détention à proximité duquel il devait être initialement implanté, ce projet a permis d'interroger la posture de la population et des autorités vis-à-vis d'un établissement carcéral. Force est de conclure que 'Le palmier' a – paradoxalement – rempli sa mission artistique", indique le site du canton de Neuchâtel.
Mercredi 19 novembre, l'épilogue de cette saga artistique a réuni acteurs du projet et les gens du village. "Mon palmier, tous les habitants savent de quoi il s'agit, donc il y a une sorte de lien qui s'est créé entre ces personnes qui en rigolent un petit peu désormais et c'est tant mieux", indique Christian Gonzenbach à la RTS.
Un budget respecté
L'artiste a finalement fabriqué 1500 porte-clefs pour les personnes habitant la commune. Et un documentaire de trente-cinq minutes retraçant l'histoire de cette sculpture monumentale a été réalisé par Jacques Matthey.
Ces multiples projets sont restés dans le budget initial de près de 100'000 francs pour un projet qui ne verra pas le jour. Le palmier de Gorgier ressemble au final à un feuilleton, une saga artistique qui a fait exister une œuvre peut-être plus encore que si elle avait été installée sous sa forme première.
Sujet TV: Léa Jelmini
Adaptation web: ld