Modifié

Le réalisateur Roman Polanski relaxé d'une accusation de diffamation

Roman Polanski relaxé d'une accusation de diffamation (image d'illustration). [Keystone - SEBASTIEN NOGIER]
Relaxe de Roman Polanski, poursuivi en diffamation par la comédienne Charlotte Lewis / Le Journal horaire / 16 sec. / le 14 mai 2024
La justice française a relaxé mardi Roman Polanski, qui était poursuivi en diffamation par l'actrice Charlotte Lewis. Le cinéaste, accusé d'agressions sexuelles et de viols par plusieurs femmes, dont l'actrice britannique, avait qualifié ces accusations d'"odieux mensonge".

Le tribunal correctionnel de Paris n'avait pas à se prononcer pour déterminer si Roman Polanski a violé ou non l'actrice britannique mais seulement si le cinéaste a fait, ou non, un usage abusif de sa liberté d'expression dans un entretien publié par Paris Match en décembre 2019.

Les propos poursuivis relèvent d'un "jugement de valeur sur le caractère versatile de la partie civile", ont estimé les magistrats. Le tribunal a discerné "un important décalage entre l'admiration et la reconnaissance (de la comédienne) à l'égard du réalisateur, dont elle a publiquement fait part jusqu'en 2010, et la dénonciation de la nature violente de leur relation au moment où elle a décidé de participer à la vindicte engagée contre lui".

Selon le tribunal, il n'y a dans les propos poursuivis "aucun fait susceptible de porter atteinte à l'honneur et à la considération de la partie civile".

Appel "probable" de la plaignante

"C'est une décision importante", s'est félicitée à l'issue de l'audience l'avocate de Roman Polanski. "On peut mettre en doute la parole d'une accusatrice", a-t-elle insisté.

Charlotte Lewis, en larmes, a fait part de sa "tristesse". "C'est un jour très triste pour les femmes qui dénoncent leur agresseur", a-t-elle dit. Son avocat a indiqué que sa cliente allait "probablement" faire appel.

"Odieux mensonge"

Interrogé dans Paris Match sur les accusations d'agression sexuelle et de viol portées contre lui par plusieurs femmes, dont Charlotte Lewis, le réalisateur de "Rosemary's Baby" avait répondu: "Voyez-vous, la première qualité d'un bon menteur, c'est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions."

Le réalisateur avait qualifié d'"odieux mensonge" les accusations de la comédienne. En 2010, lors d'une conférence de presse au festival de Cannes, Charlotte Lewis avait raconté avoir été agressée à l'occasion d'un casting organisé chez Roman Polanski, à Paris en 1983, alors qu'elle était âgée de 16 ans.

ats/mayju/juma

Publié Modifié

Des accusations par une dizaine de femmes

Roman Polanski, qui a gagné notamment un Oscar et une Palme d'or à Cannes pour "Le Pianiste", a été accusé d'agressions sexuelles et viols par une dizaine de femmes au fil de sa carrière, des affirmations qu'il a toujours contestées et qui ne l'ont pas empêché de travailler.

Il est considéré comme un fugitif aux Etats-Unis depuis plus de quarante ans, après une condamnation pour des "relations sexuelles illégales" avec une mineure de 13 ans. En 1977, arrêté, accusé d'avoir drogué et violé cette adolescente, il avait passé 42 jours en prison avant d'être libéré et de gagner Paris. Il est visé depuis par un mandat d'arrêt international de la justice américaine.

Le cinéaste est appelé à comparaître en 2025 en Californie, lors d'un procès au civil pour viol d'une adolescente en 1973, des accusations qu'il conteste "avec la plus grande fermeté" selon son avocate parisienne.