Quatre lieux en Suisse qui ont servi de décors au 7e art
Si la Suisse est un acteur discret du cinéma mondial, ses paysages ont séduit de longue date les productions étrangères. De Louis de Funès à Claudia Cardinale, de Sean Connery à Gérard Depardieu, nombreuses sont les stars qui ont foulé, devant une caméra, le sol helvétique.
Dans cette série d'été, le 19h30 de la RTS vous propose de partir à la découverte de quatre sites de tournage iconiques qui ont marqué durablement la région où ils ont eu lieu.
Série TV: Chloé Steulet, Thibaut Clémence, Katia Hess
Adaptation web: Pierrik Jordan
Episode 1
"Dans l'eau qui fait des bulles": quand Louis de Funès faisait ses armes à Morat
Morat, 1961. Un vigneron en faillite repêche un corps des eaux du lac, une découverte macabre qui va le conduire aux quatre coins de la paisible cité médiévale. Le film, c'est "Dans l'eau qui fait des bulles", réalisé par Maurice Delbez sur la base d'un roman du Neuchâtelois Marcel-Georges Prêtre. Et le pêcheur est incarné par Louis de Funès.
Dans le rôle-titre de cette comédie policière, l'acteur - alors peu connu du grand public - a pu affûter ses légendaires mimiques. À l'époque, le tournage n'a donc pas marqué les esprits. Mais les rétrospectives du film au cinéma de Morat font désormais salle comble.
Spécialiste de l'histoire de la ville fribourgeoise, le journaliste Urs Haenni s'est amusé à identifier les différents lieux du tournage pour se replonger, sur fond d'ambiance rocambolesque, dans le Morat d'il y a 60 ans.
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Episode 2
James Bond à la poursuite de "Goldfinger" au col de la Furka
En 1964, dans le canton d'Uri, la vallée d'Ursenen et une partie du col de la Furka servent de décors au mythique épisode de James Bond "Goldfinger". Les lacets du col sont le théâtre d'une tentative d'assassinat puis d'une course-poursuite entre l'agent secret, interprété alors par Sean Connery, et la "James Bond girl" incarnée par Shirley Eaton.
Au détour d'un virage, le méchant Goldfinger s'arrête pour acheter des fruits et des fleurs à un groupe d'enfants. Parmi eux, le jeune figurant Erich Nager, que la RTS a retrouvé 60 ans plus tard. "La scène avec les deux voitures, quand James Bond dépasse la James Bond girl, a été tournée 4-5 fois. Et nous on était là et on regardait", se remémore-t-il.
L'équipe du film logeait à Andermatt dans une ambiance festive et familiale. Et si Sean Connery n'était alors pas une star, il reste encore aujourd'hui quelques traces de son passage, empreinte indélébile laissée dans la région par une figure mythique du cinéma.
Episode 3
Peters Sellers et Catherine Schell sur les traces de la "Panthère Rose" à Gstaad
Tourné en 1974, "Le Retour de la Panthère rose", troisième opus de la saga réalisée par Blake Edwards, emmène Peters Sellers au Gstaad Palace, où il mènera l'enquête aux côtés de l'actrice Catherine Schell. Un véritable décor de cinéma à l'épreuve du temps, de son iconique tourniquet d'entrée à l'incontournable discothèque "Le Gringo" en passant par la piscine, théâtre d'une scène culte du film.
Tout juste cinquante ans plus tard, la RTS s'est rendue dans le légendaire hôtel où se déroule toute l'intrigue aux côtés de son actuel propriétaire et directeur Andrea Scherz. S'il n'avait que cinq ans lors du tournage, il témoigne de la marque laissée par le passage de l'inspecteur Clouseau et de Lady Litton.
Une marque qui doit beaucoup à l'épouse du réalisateur: "Elle adorait passer ses étés dans son chalet à Gstaad. Mais Blake Edwards détestait la quiétude de la Suisse, il avait besoin de l'agitation de Los Angeles. Et quel meilleur moyen, pour passer un été agité, que d'y tourner un film?", sourit Julien Comelli, critique de cinéma spécialiste de la culture pop.
Episode 4
"Aime ton père": Depardieu père et fils se déchirent face à la caméra de Jacob Berger
Tourné en partie dans le Jura en automne 2001, le deuxième long métrage de Jacob Berger "Aime ton père" comprend une importante scène de dispute et un accident entre Gérard Depardieu et son fils Guillaume dans les fameuses forêts des Franches-Montagnes. Plusieurs habitants de la région ont participé indirectement au film.
C'est le cas du berger Heinz Kämpf, qui a mis ses moutons Brun-noir à disposition du tournage. "Au départ, quand on m'a parlé de tourner un film avec Depardieu, je me suis dit que c'était un gag", se remémore-t-il dans le 19h30. Le mécanicien Ernest Gigon, quant à lui, a contribué à la scène de course-poursuite tandis que l'éleveuse Sophie Humair-Paupe a sympathisé avec les Depardieu par le biais de ses chevaux.
À travers le récit d'une relation conflictuelle entre un père et son fils, les chevaux et les sapins des Franches-Montagnes ont ainsi constitué un cadre idéal pour prendre de la hauteur, dans la fiction comme dans la vie.
>> Pour découvrir plus de décors de tournage helvétique, voir aussi cette série des archives de la RTS : La Suisse, un vrai décor de cinéma