Après la Nouvelle Vague, on se prend moins au sérieux, et on brocarde joyeusement la France de Pompidou et de Giscard. Les tournages deviennent des expériences étonnantes. On fait du cinéma avec des petits moyens et on ose tout avec un esprit frondeur et transgressif.
C'est dans ce contexte que la troupe du Splendid débarque par hasard dans le milieu du cinéma. Ses quatre membres fondateurs, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Michel Blanc et Thierry Lhermitte, se sont rencontrés au lycée Pasteur de Neuilly. Ils ont tous le même âge et aiment les mêmes choses, principalement le théâtre. Mis à part Gérard Jugnot qui aime le cinéma, et rêve de devenir metteur en scène.
Tous les quatre décident de se lancer dans une carrière théâtrale. Jugnot met alors à contribution ses amis pour monter une pièce de Michel Blanc: "La concierge est tombée dans l'escalier". Par la suite, ils fondent leur propre établissement rue des Lombards. L'équipe de base se renforce alors avec l'arrivée de Marie-Anne Chazel, Valérie Mairesse, Josiane Balasko, Dominique Lavannant et Bruno Moynot.
Le Splendid monte désormais ses propres pièces. La première, "Le pot de terre contre le pot de vin", rencontre un succès relatif, mais est suivie par deux triomphes: "Amour, coquillages et crustacés", en 1977, les futurs "Bronzés", et "Le Père Noël est une ordure", en 1979. Cet humour nouveau, plus mordant, plus intelligent et dans l'outrance, décape et amorce les comédies des années 1980.
Leur humour potache, leur analyse sociologique de la société contemporaine et des comportements des Français moyens et leur goût de la caricature, plaisent immédiatement. Venus du café-théâtre, ils s'acoquinent avec un jeune réalisateur du nom de Patrice Leconte et un producteur au nez creux, Yves Rousset-Rouard.
Ensemble, ils créent un film culte qui deviendra un réel phénomène de société: "Les Bronzés".