Les spectateurs et spectatrices de la Piazza Grande de Locarno pendant le 76e festival du film, le 6 août 2023. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
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Hausse de la fréquentation pour la Piazza Grande

>> La 77e édition du Festival du film de Locarno se tient du 7 au 17 août 2024. Plus de 220 films dont 104 premières mondiales sont projetés sur la Piazza Grande et dans les salles. Dix-sept films sont en compétition internationale pour le Léopard d'or.

>> Pour sa première édition sous la présidence de Maja Hoffmann, le festival consacre une large part de son programme au cinéma suisse. Au total, 41 films helvétiques sont projetés pour l'occasion, un nombre record, dont trois premières mondiales en compétition et cinq sur la Piazza Grande.

>> Plusieurs grands noms du cinéma sont attendus pour recevoir des prix, comme le réalisateur mexicain Alfonso Cuarón, la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, la star de Bollywood Shah Rukh Khan, le réalisateur suisse Claude Barras, les actrices Irène Jacob et Mélanie Laurent, ainsi que le comédien Guillaume Canet.

>> La série de la RTS "Espèce menacée", qui réunit la crème de la crème des humoristes romands, a été présentée en avant-première à Locarno. Elle raconte en six épisodes de 45 minutes chacun l'effondrement du climat et d'une communauté humaine qui vit dans une station de montagne.

Suivi de la 77e édition assuré par RTS Culture avec RTS info et agences

Hausse de fréquentation pour la Piazza Grande

Un quart de spectateurs en plus

Un quart de visiteurs en plus sur la Piazza Grande par rapport à l'année dernière, des nuits torrides et une superstar indienne: le Festival du film de Locarno a démarré sa 77e édition sur les chapeaux de roue.

Jusqu'à dimanche soir inclus, 25% de spectateurs supplémentaires ont assisté à une projection sur la Piazza Grande par rapport à l'année précédente. Si l'on ajoute le pré-festival élargi d'une soirée, ce sont 40% de visiteurs en plus, a indiqué lundi 12 août le directeur commercial du festival Raphaël Brunschwig à Keystone-ATS.

La fréquentation du 77e Festival du film de Locarno est en hausse par rapport à 2023. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
La fréquentation du 77e Festival du film de Locarno est en hausse par rapport à 2023. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

Le festival enregistre également une légère hausse de fréquentation de 4% dans les salles, selon le bilan intermédiaire. Au total, le nombre de visiteurs a augmenté de 18,6%. La programmation, mais aussi les belles nuits d'été y ont sans doute contribué.

Alors que l'année dernière, la première semaine du festival avait été marquée par une météo instable, le festival a eu plus de chance cette année, même si les températures caniculaires ne sont pas anodines.

Le réalisateur mexicain Alfonso Cuarón récompensé

"Je n'avais jamais prévu de faire Harry Potter"

Le réalisateur mexicain Alfonso Cuarón a reçu un prix pour l'ensemble de sa carrière (Lifetime Achievement Award) du Festival du film de Locarno dimanche sur la Piazza Grande. Un peu plus tôt le même jour, il a rencontré le public, retraçant sa vie et sa filmographie.

Alfonso Cuarón a été le premier réalisateur mexicain à remporter deux Oscars de la meilleure réalisation pour "Gravity" en 2014, où l'on suit George Clooney et Sandra Bullock dans une navette spatiale et pour "Roma" en 2019, qui s'inspire d'une partie de son enfance.

En 2004, "Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban", le troisième film de la saga du sorcier le plus célèbre du monde, est sorti sur les écrans. "Je n'avais jamais prévu de faire Harry Potter, c'est arrivé comme ça, explique-t-il. Je me suis retrouvé sans travail et sans argent et j'allais être père, alors j'ai accepté".

"Je n'avais jamais prévu de faire Harry Potter", dit Alfonso Cuarón. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
"Je n'avais jamais prévu de faire Harry Potter", dit Alfonso Cuarón. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

Shah Rukh Khan récompensé pour l'ensemble de sa carrière

"Le cinéma est le média le plus influent au monde"

L'acteur indien Shah Rukh Khan, âgé de 58 ans, a reçu samedi soir un prix pour l'ensemble de sa carrière au Festival du film de Locarno. La vedette de Bollywood a été acclamée par les quelque 8000 spectateurs de la Piazza Grande.

Après avoir lancé un "Buonasera Signore e Signori", en italien, à la foule, l'acteur aux 35 ans de carrière a plaisanté sur la chaleur régnant dans la ville tessinoise, où le mercure affichait plus de 30 degrés: "La chaleur ici me donne l'impression d'être chez moi en Inde".

L'acteur indien Shah Rukh Khan a reçu un prix du Festival international du film de Locarno pour l'ensemble de sa carrière, sur la Piazza Grande à Locarno. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
L'acteur indien Shah Rukh Khan a reçu un prix du Festival international du film de Locarno pour l'ensemble de sa carrière, sur la Piazza Grande à Locarno. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

Il s'est décrit comme "un homme qui sait jouer un peu de comédie". Interrompu à plusieurs reprises par des acclamations dans son discours de remerciement, il a ajouté: "Le cinéma est le média le plus influent au monde [...] parce qu'il peut refléter toutes les facettes de la vie, toutes les émotions". Pour beaucoup de gens, le cinéma rend le monde un peu meilleur, a-t-il lancé.

Pendant ses plus de trois décennies de carrière, il a interprété des champions et des "super-héros", mais aussi des zéros. Les films ne doivent pas nécessairement être moraux, a-t-il ajouté. En 35 ans de carrière, Shah Rukh Khan a joué dans plus de 100 films, dont des comédies musicales, des films policiers ou des drames historiques. Il compterait 3,5 milliards de fans dans le monde entier.

"Espèce menacée" dévoilée à Locarno

La série coproduite par la RTS

La nouvelle série coproduite par la RTS intitulée "Espèce menacée" a été dévoilée au Festival de Locarno samedi 10 août. Portée par la crème des humoristes et comédiens de Suisse romande, elle aborde en six épisodes l’effondrement du climat et des relations humaines d'une communauté de montagne sur un ton tragicomique. C'est la première fois qu'une série suisse est présentée au Festival du film de Locarno.

>> A voir, le sujet du 19h30 :

Découverte d’"Espèce menacée", la nouvelle série co-produite par la RTS, qui traite du réchauffement climatique
Découverte d’"Espèce menacée", la nouvelle série co-produite par la RTS, qui traite du réchauffement climatique / 19h30 / 2 min. / hier à 19:30

Surplombant Excelsior, une station alpine sans neige, un glacier est sur le point de s'effondrer. Voilà pour le décor de "Espèce menacée", série signée de Bruno Deville et Léo Maillard en collaboration avec Marina Rollman et coproduite par la RTS aux côtés de Rita Productions.

"Nous voulions faire 'Les Bronzés ne font plus de ski' en parlant du réchauffement climatique et en associant plein d'humoristes au projet", expliquait Bruno Deville, réalisateur et co-scénariste de la série dans le 19h30 il y a quelques semaines.

La série "Espèce menacée" est à découvrir en primeur digitale sur Play Suisse pendant un mois, jusqu'au 10 septembre, avant la diffusion sur RTS 1 au premier trimestre 2025. Elle promet déjà de belles réflexions sur les changements contemporains et futurs, qu'ils soient climatiques ou sociétaux.

"Les graines du figuier sauvage" de Mohammad Rasoulof

Le cinéma iranien au rendez-vous à Locarno

Le cinéma iranien a rendez-vous avec Locarno. Après le Léopard d'or remis l'an dernier à Ali Ahmadzadeh pour "Critical Zone" ("Zone critique") et "A Sisters' Tale" ("Une histoire de soeurs") de Leila Amini qui a ouvert vendredi la "Semaine de la critique", c'est au tour du film "Les graines du figuier sauvage" de Mohammad Rasoulof d'être projeté, dimanche 11 août, sur la place tessinoise.

Tandis qu'Ali Ahmadzadeh n'avait pas pu quitter l'Iran l'a dernier pour venir à Locarno, Mohammad Rasoulof, en exil depuis quelques mois pour éviter une nouvelle incarcération dans les geôles iraniennes, a pu lui se déplacer dimanche dans la ville tessinoise. "Mon équipe qui a dû terminer le film (post-production) sans moi est toujours sur place", a-t-il dit dimanche lors d'une conférence de presse, sa voix se cassant.

Une image du film "Les graines du figuier sauvage" du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, en compétition au Festival de Cannes 2024. [Pyramide Films]
Une image du film "Les graines du figuier sauvage" du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof. [Pyramide Films]

Huis clos familial

Dans "A Sisters' Tale, une coproduction helvético-franco-iranienne, la protagoniste Nasreen Amini, filmée par sa soeur, ne veut pas crier, mais chanter dans un pays qui l'interdit. Ce cadre privé permet à Nasreen de chanter et de ne pas porter le voile, sans craindre les foudres du régime.

Comme dans "A Sisters' Tale", "Les graines du figuier sauvage" se déroule principalement entre les quatre murs d'un appartement, dans un huis clos familial, avec un père magistrat souvent absent. Pour Mohammad Rasoulof, il s'agissait surtout d'une question de moyens.

"Les graines du figuier sauvage" est une fiction ayant pour toile de fond les manifestations en Iran il y a deux ans après la mort de l'étudiante Mahsa Amini lors d’un contrôle par la police des mœurs, qui lui reprochait une mèche de cheveux qui dépassait de son voile.

Le film de Mohammad Rasoulof, qui a remporté le prix spécial du jury à Cannes, arrivera dans les salles le 18 septembre en Suisse romande et le 14 novembre en Suisse alémanique et au Tessin.

"Reinas", de Klaudia Reynicke

Une chronique familiale sur fond d'exil au Pérou

Sur la Piazza Grande jeudi, la réalisatrice helvético-péruvienne Klaudia Reynicke a proposé "Reinas", une chronique familiale qui se déroule pendant l'été 1992 à Lima. Entre monde rêvé et réalisme, cette histoire de famille intelligemment écrite s'inscrit dans un contexte historique difficile.

Au volant d'une voiture empruntée, Carlos (Gonzalo Molina) fait du hors-piste dans une dune de sable située à l'extérieur de Lima. Il se préoccupe uniquement de savoir si ses deux filles, sur la banquette arrière, passent un bon moment.

Il ne veut pas l'admettre, mais ce touche-à-tout, sans métier clair, ni emploi fixe, n'a pas grand-chose à leur offrir en termes de stabilité financière ou familiale. La seule contribution de Carlos, ce sont les souvenirs qui, espère-t-il, donneront une image positive de lui à ses filles, sur le point de quitter le Pérou pour les Etats-Unis avec leur mère, le laissant seul derrière elles.

C'est là que réside le nœud émotionnel du drame poignant et feutré de la réalisatrice helvético-péruvienne Klaudia Reynicke, "Reinas", qui signifie "reines" en espagnol et qui est la façon dont Carlos désigne ses filles. Situé en 1992, sur fond de troubles sociaux et d'effondrement économique au Pérou - alors que la monnaie nationale s'est fortement dévaluée et que l'organisation insurrectionnelle du Sentier lumineux continue de perpétrer des attentats - le film raconte comment deux parents séparés, dont aucun n'est mal intentionné, s'efforcent de faire des compromis pour assurer le bien-être de leurs enfants dans le chaos ambiant.

Un peu d'histoire personnelle

Le film suit en partie l'histoire de la réalisatrice: "Il y a un peu de moi, c'est-à-dire que ce n'est pas une biographie, ce n'est pas exactement mon histoire, mais les éléments qui m'ont permis de faire ce film, de le penser et de l'écrire, sont des choses que je connais. (...) J'étais intéressée à ce moment psychologique du départ, à comment cette famille, qui n'est plus une famille, gère ces moments à venir à travers différents regards et différents âges", explique Klaudia Reynicke dans l'émission Vertigo du 9 août.

>> A écouter, l'interview de Klaudia Reynicke dans Vertigo :

La réalisatrice Klaudia Reynicke présente son long-métrage "Reinas" lors de la 77e édition du Festival du film de Locarno. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Klaudia Reynicke "Reinas" / Vertigo / 13 min. / vendredi à 17:07

"Reinas" a été projeté à Sundance, le festival américain de films indépendants, "le premier film de fiction suisse à avoir été en compétition dans ce festival", a relevé Klaudia Reynicke. A la Berlinale, il a remporté le "Grand Prix du jury international pour le meilleur film" dans la section Generation Kplus.

Le public pourra le découvrir dans les salles en Suisse romande dès le 4 septembre et un jour plus tard en Suisse alémanique et au Tessin.

Politique culturelle

L'avenir du financement du cinéma suisse inquiète

Au Festival de Locarno, il n'est pas seulement question de cinéma, mais également de politique culturelle. Vendredi, les professionnels de la branche et les personnalités politiques se sont rencontrés pour parler du financement du cinéma suisse. La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a en effet annoncé en début d’année des coupes budgétaires dans tous les secteurs. La culture n'est pas épargnée et par ricochet, l'industrie du cinéma non plus.

Pour sa collègue Elisabeth Baume-Schneider, de passage au festival, il serait illusoire d'imaginer qu'il n'y aura pas de conséquences sur la branche. "Mais je veux croire que l'on est dans un écosystème où l'on peut composer avec certaines coupes, pour les compenser", affirme-t-elle dans le 19h30 du 10 août.

"Il faudra que l'on puisse compter sur d'autres soutiens", ajoute-t-elle cependant. "Et je redoute aussi que la situation de la SSR puisse malheureusement avoir des conséquences". L'initiative sur une redevance à 200 francs vient en effet ternir encore un peu plus le tableau.

Situation difficile

La situation actuelle est par ailleurs difficile pour la SSR, indépendamment de l'initiative, rappelle son directeur Gilles Marchand, mentionnant "la décision du Conseil fédéral de baisser la redevance, la réduction des recettes commerciales et les problèmes de l'inflation".

Gilles Marchand assure que la SSR est très engagée dans le cinéma et fera tout pour s'adapter à la situation et pour "chercher de manière solidaire et collective des réponses aux problèmes" auxquels elle est confrontée. L'avenir du cinéma suisse inquiète cependant la branche, qui voit ses trois partenaires principaux vaciller.

"Il y a les coupes à l'Office fédéral de la culture. Il y a une stagnation sur notre fonds régional, Cinéforum, dont la dotation n'augmente plus depuis dix ans, c'est-à-dire depuis sa création, et il y a aussi évidemment cette grande inquiétude par rapport à l'avenir de la SSR", détaille Elena Tatti, productrice chez Box Productions.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Le financement du cinéma suisse est au cœur des discussions à l'occasion du festival de Locarno
Le financement du cinéma suisse est au cœur des discussions à l'occasion du festival de Locarno / 19h30 / 2 min. / samedi à 19:30

Prix du Club Léopard pour l'actrice franco-suisse Irène Jacob

"La célébrité, au début, est impressionnante, surtout quand on est seule"

Vendredi soir, Irène Jacob a reçu un Léopard d'Honneur pour l'ensemble de sa carrière, trente ans après être venue présenter le film "Rouge" sur la même Piazza Grande.

Sa carrière a débuté avec éclat dans le chef-d'œuvre de Louis Malle, mais c'est aux côtés du réalisateur Kristof Kieślowski qu'elle a véritablement explosé. Son rôle dans "La double vie de Véronique" lui a valu le Prix d'interprétation féminine à Cannes à seulement 24 ans.

Elle raconte: "Quand j'ai rencontré des rôles comme La double vie de Véronique" ou "Rouge", j'ai découvert un cinéma que je n'aurais jamais imaginé. Cela m'a donné des ailes, une ouverture sur une autre culture, sur le cinéma. La célébrité, au début, est impressionnante, surtout quand on est seule. Mais, avec le temps, on trouve son chemin."

>> Voir le portrait d'Irène Jacob dans le 19h30 :

Festival de Locarno : Rencontre avec Irène Jacob
Festival de Locarno : Rencontre avec Irène Jacob / 19h30 / 2 min. / vendredi à 19:30

Irène Jacob a exploré de nombreux genres, de la comédie aux drames, des films d'auteur aux productions populaires, en France et à l'étranger, au cinéma comme dans des séries. Pour elle, "le choix, c'est toujours l'autre. C'est la rencontre avec quelqu'un, l'envie de vivre une aventure avec cette personne. Bien sûr, le rôle est important, mais ce qui compte, c'est avec qui on le fait."

Actrice fétiche de Kristof Kieślowski, benjamine d'une fratrie de quatre, Irène Jacob a grandi près de Genève. C'est là, au centre de loisirs du Grand-Saconnex, qu'elle a pris son envol en tant que comédienne.

>> A écouter, l'entretien de Vertigo avec Irène Jacob :

L'actrice franco-suisse Irène Jacob lors de la 77e édition du Festival du film de Locarno. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
77e Festival du Film de Locarno : Irène Jacob. / Vertigo / 22 min. / vendredi à 17:06

Maja Hoffmann, nouvelle présidente du Festival de Locarno

"Tous les festivals devraient se remettre en question"

Maja Hoffmann est la première femme à présider le Festival du film de Locarno, prenant la relève de Marco Solari, qui a dirigé l'événement de 2000 à 2023. Héritière du géant pharmaceutique bâlois Roche, elle a une fortune estimée à 7 milliards de dollars, selon Forbes.

Maja Hoffmann a hésité à accepter ce poste. "J'ai d'abord dit non, parce que j'ai beaucoup de travail et je me voyais mal faire ça en plus. Et je ne peux pas être à Locarno tout le temps", explique-t-elle jeudi dans le 19h30 de la RTS. Toutefois, avec une équipe fonctionnelle en place, elle a décidé de relever le défi, envisageant une internationalisation du festival tout en le gardant profondément ancré dans ses racines locales.

>> Voir l'interview de Maja Hoffmann dans le 19h30 :

Maja Hoffmann fait souffler un vent nouveau sur le Festival de Locarno
Maja Hoffmann fait souffler un vent nouveau sur le Festival de Locarno / 19h30 / 2 min. / jeudi à 19:30

"Le festival ne doit pas perdre la Piazza Grande, la recherche de nouveaux talents et l'éducation des jeunes. Cet automne, nous allons réfléchir à l'avenir de l'industrie du cinéma et où elle se dirigera dans une dizaine d'années. Tous les festivals devraient se remettre en question", affirme-t-elle.

Etudier un changement de dates

Maja Hoffmann souhaite également examiner certains aspects du festival, y compris la possibilité de changer les dates: "Je me suis rendu compte que l'on me parle souvent des dates du festival. Il est donc nécessaire de réfléchir à cette question et de formuler une proposition."

Maja Hoffmann a créé la Fondation LUMA, basée à Arles dans un bâtiment signé par l'architecte Frank Gehry, qui est active à Zurich, Arles, Gstaad, Londres et sur l'île privée de Moustique. Mais la mécène n'est pas une novice dans l'univers du cinéma, ayant étudié le cinéma à New York et produit plusieurs documentaires.

Influence artistique

Malgré ses multiples engagements, elle admet avoir manqué de temps ces dernières années pour voir des films ou lire, confiant même qu'en ce moment, elle aspire simplement à "aller dormir".

Son influence se fait déjà sentir au sein du festival. Elle a joué un rôle clé dans la conception de l'affiche de cette édition, marquée par une photographie du léopard emblématique du festival réalisée par Annie Leibovitz, photographe de renom et amie de Maja Hoffmann.

Le directeur artistique du festival Giona A. Nazzaro a salué la contribution de la mécène, soulignant l'impact de ses réseaux et de ses idées sur la sélection des films et les contacts facilités pour les attirer à Locarno.

>> A lire aussi : Maja Hoffmann: "Tous les festivals devraient se remettre en question"

"Riverboom", de Claude Baechtold

Une odyssée déjantée sur les pistes d'Afghanistan

En 2002, les journalistes Serge Michel et Paolo Woods partent en Afghanistan pour un reportage sur les traces des aventurières Ella Maillart et Annemarie Schwarzenbach, mandatés par le Figaro.

Autant Serge Michel et le photographe Paolo Woods sont des professionnels, autant le photographe Claude Baechtold, qui les accompagne, est un amateur. Embarqué dans lʹaventure comme chauffeur depuis la Suisse jusquʹà la frontière afghane, il suit ses deux compagnons sur l'entier du voyage.

Equipé dʹune caméra vidéo achetée sur place, Claude Baechtold documente ce voyage dans un pays morcelé. "En 2002, l'Afghanistan vit une sorte de parenthèse enchantée au milieu de quarante ans de guerre civile. Il suffisait de laisser passer la lumière à travers mon objectif pour capturer ces images incroyables", explique Claude Baechtold dans l'émission Vertigo du 8 août 2024.

>> A écouter, l'interview de Claude Baechtold, Serge Michel et Paolo Woods dans Vertigo :

Une image du film "Riverboom" de Claude Baechtold. [DR]DR
77e Festival du Film de Locarno : Serge Michel, Paolo Woods et Claude Baechtold / Vertigo / 26 min. / jeudi à 17:06

Perdues pendant des années, les cassettes vidéo de ce voyage ont refait surface en 2017. Claude Baechtold saisit alors l'occasion pour en faire un film, "Riverboom", qui oscille entre sérieux, humour, émotion et aventure. Coproduit par la RTS et Intermezzo, il a été présenté au Festival de Locarno le 8 août et sortira en Suisse romande le 30 octobre.

Première édition pour Elisabeth Baume-Schneider

"En période d'austérité, il est impossible de faire autant avec moins de moyens"

Cette année, le Festival du film de Locarno revêt une dimension particulière, marquée par la première participation de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider et de la nouvelle présidente du festival, Maja Hoffmann, dans leurs rôles respectifs.

Mercredi soir, les deux femmes ont officiellement lancé les festivités. "Je ne boude pas mon plaisir", déclare Elisabeth Baume-Schneider avec un sourire, jeudi dans l'émission de la RTS Forum, ajoutant qu'elle apprécie particulièrement les échanges avec les acteurs culturels.

La conseillère fédérale en charge de la Culture souligne la bonne santé du cinéma suisse, reconnu sur la scène internationale grâce à sa diversité: "Cet écosystème est crucial, et on peut en observer la richesse ici, à Locarno."

>> Ecouter l'interview d’Elisabeth Baume-Schneider dans Forum :

Elisabeth Baume-Schneider durant la cérémonie d'ouverture du festival de Locarno, le 7 août 2024. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Plus de 50 films suisses présentés au festival de Locarno: interview d’Elisabeth Baume-Schneider / Forum / 4 min. / jeudi à 18:04

L'argent, le nerf de la guerre

Elisabeth Baume-Schneider, présente à Locarno jusqu'à samedi, prévoit de voir plusieurs films et de participer activement aux discussions culturelles.

Samedi, elle réunira divers acteurs du secteur pour discuter des enjeux actuels et de l'importance d'un engagement commun pour la culture en Suisse. "Le financement du cinéma avec des fonds publics fédéraux est ancré dans la Constitution. Mais il est également essentiel de collaborer avec les cantons, les communes et les fondations, ainsi que des partenaires privés. La culture ne doit pas être contrainte par les financements, mais elle a besoin de soutien pour avoir plus de liberté."

Cependant, le contexte budgétaire reste tendu. De nombreux acteurs culturels ont exprimé leur mécontentement face aux coupes dans le budget "culture" de l'Aide suisse au développement. Sur ce sujet, Elisabeth Baume-Schneider s'abstient de commenter directement la décision de son collègue Ignazio Cassis.

"Nous sommes tous confrontés à des choix difficiles. Les finances de la Confédération nous obligent à envisager des mesures d'austérité. Il est essentiel d'assurer une cohérence dans ces décisions."

La Confédération pense à vendre son palace vénitien

Une autre controverse a émergé autour de la Fondation suisse pour la culture, Pro Helvetia, qui prévoit de mettre fin à ses activités à Venise en 2026, selon le SonntagsBlick.

Dès l'année prochaine, la fondation commencera à réduire ses offres de résidence et ses programmes artistiques dans la cité des Doges, où elle occupe le Palazzo Trevisan. L'Office fédéral des constructions et de la logistique évalue actuellement si d'autres offices pourraient utiliser les espaces libérés, ou si la Suisse pourrait vendre l'étage qu'elle occupe dans le bâtiment, qui abrite également son consulat. Une décision critiquée par le Conseil d'Etat tessinois.

Elisabeth Baume-Schneider reconnaît les préoccupations suscitées par cette décision: "J'ai entendu les inquiétudes et les critiques, notamment de la part des Tessinois. Pro Helvetia explore différentes options et engage des discussions avec ses partenaires. Mais en période d'austérité, il est impossible de faire autant avec moins de moyens."

"Le déluge" de Gianluca Jodice en ouverture

Guillaume Canet et Mélanie Laurent à l'affiche

Le tandem Guillaume Canet et Mélanie Laurent a ouvert le bal sur la Piazza Grande avec "Le déluge" du réalisateur italien Gianluca Jodice. Un film qui retrace les dernières semaines de la famille de Louis XVI (Guillaume Canet) et Marie-Antoinette (Mélanie Laurent), entre leur arrestation et leur exécution en 1793.

Tourné en Italie sur fond d'images de synthèses du Paris de l'époque, le film naît d'un hasard. Le réalisateur, en lisant un livre, décide de faire un film sur Louis XVI, dernier souverain de l'Ancien Régime, avant que ne s'ouvre l'époque contemporaine. "L'idée était de raconter la mort d'un homme qui représente la mort d'une époque", souligne Gianluca Jodice dans l'émission Vertigo du 7 août 2024.

"Le déluge" est chapitré en trois blocs: les dieux, les hommes et les morts. L'idée du réalisateur était aussi de ramener ces figures royales à un statut humain. "Nous voulions faire un film historique, mais surtout un film avec une vocation métaphysique en racontant la chute de l'homme et pas seulement de Louis XVI", précise Gianluca Jodice.

>> Ecouter Gianluca Jodice, Mélanie Laurent et Guillaume Canet dans Vertigo du 7 août 2024 :

Scène tirée du film "Le déluge" du réalisateur Gianluca Jodice, avec Guillaume Canet et Mélanie Laurent. [The Flood - Ascent Film]The Flood - Ascent Film
Vertigo est en direct du 77e Festival de Locarno jusquʹau vendredi 16 août 2024 / Vertigo / 28 min. / mercredi à 17:06

Dévoiler les hommes derrière les dieux

Dans les rôles principaux: Guillaume Canet et Mélanie Laurent qui incarnent des Louis XVI et Marie-Antoinette d'une grande complexité et d'une manière encore jamais vue. "C'était passionnant. Même physiquement notre transformation était folle pour des acteurs: enlever petit à petit toutes les couches de la prestance, de la royauté, du pouvoir pour devenir une femme, une mère, et avoir peur pour la première fois", indique Mélanie Laurent dans l'émission Vertigo.

"J'ai été très attiré par ce personnage et par ce scénario. D'abord parce que c'était très bien écrit, et ensuite parce que j'ai découvert des choses que je ne connaissais pas de cet homme. (...) Un homme presque autiste, très timide, qui passait son temps à réparer des serrures, des horloges et à fuir le plus possible la société. J'ai compris au fur et à mesure pourquoi son père avait dit: 'Après moi, le déluge'. Parce qu'il savait que son fils était incapable de gouverner un pays. C'est cela que j'ai trouvé passionnant", raconte Guillaume Canet.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Premières projections de films ce mercredi au festival du film de Locarno avec Le Déluge
Premières projections de films ce mercredi au Festival du film de Locarno avec Le Déluge / 19h30 / 1 min. / mercredi à 19:30

Rajeunir le public

Nouvelle direction et nouvelles idées

Le Festival de Locarno connaît une année de transition avec à sa tête une nouvelle présidente, la mécène bâloise Maja Hoffmann. Un des défis du festival est de continuer à attirer des artistes qui font le cinéma de demain, mais aussi le public qui va avec.

Selon les chiffres de l'an dernier, la tranche d'âge la plus représentée parmi le public est celle comprise entre 46 et 65 ans (36%), tandis qu'un petit tiers du public a entre 18 et 30 ans. La fréquentation des trentenaires et jeunes quarantenaires tombe à 16%, or c'est cette tranche d'âge que Locarno aimerait séduire ces prochaines années.

>> Ecouter le sujet de Forum :

Mercredi soir, la 77e édition du Festival de Locarno sera ouverte par Elisabeth Baume-Schneider. [Keystone]Keystone
Ouverture du 77ème Festival de Locarno, qui se réinvente pour essayer de rajeunir son public / Forum / 2 min. / mercredi à 18:03

Une des propositions serait de renouer avec le côté festif de Locarno. Dans les années 1990, les fêtes organisées au Grand Hôtel attiraient jeunes (et moins jeunes) de toute la Suisse et de toute l'Europe.

L'ancien directeur artistique Frédéric Maire abonde en ce sens, tout en rappelant la nécessité de faire le lien entre parties festives et projections. En guise d'exemple, il avait programmé "Berlin Calling" en 2008, un film sur la vie nocturne et les milieux technos. La projection sur la Piazza Grande avait été suivie d'un concert du DJ allemand Paul Kalkbrenner.

>> Ecouter aussi l'interview de Frédéric Maire, directeur de la cinémathèque suisse :

Frédéric Maire [Carine Roth - Carine Roth]Carine Roth - Carine Roth
Le 77e Festival de Locarno ouvre ses portes et met le cinéma suisse à l'honneur: interview de Frédéric Maire / Forum / 4 min. / mercredi à 18:04

Une 77e édition charnière

Observation et discrétion avant les grands changements

Après vingt-trois ans à la tête du Festival du film de Locarno, Marco Solari a fait place à Maja Hoffmann. Discrète et ambitieuse, la nouvelle présidente a déjà évoqué certains choix stratégiques pour les prochaines éditions. A l'avenir, Maja Hoffmann souhaite davantage de stars sur le tapis rouge, des trains spéciaux depuis Milan, voire changer les dates du festival.

Une stratégie partagée par le vice-président Luigi Pedrazzini dans la Matinale du 7 août 2024: "les spécialistes et les professionnels savent depuis longtemps que les dates du Festival de Locarno ne sont pas 100 % heureuses. Il y a des problèmes à avoir des régisseurs, des producteurs et des films de qualité. On va donc entamer cette réflexion cet automne en parlant avec tous les intéressés: le tourisme, l'économie, le public, les politiques."

>> A voir, l'interview de Luigi Pedrazzini, vice-président du Festival du film de Locarno :

L'invité de La Matinale (vidéo)- Luigi Pedrazzini, vice-président du Festival du film de Locarno
L'invité de La Matinale (vidéo)- Luigi Pedrazzini, vice-président du Festival du film de Locarno / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 10 min. / mercredi à 07:35

Le vice-président se veut néanmoins rassurant: "les changements seront uniquement structurels, la culture et la substance même de Locarno restent". Luigi Pedrazzini se donne également pour mission de garder l'ancrage régional de la manifestation tessinoise tout en gardant une ouverture internationale.

Des grands noms du cinéma récompensés

Une star de Bollywood à Locarno

Icône de Bollywood, Shah Rukh Khan sera primé lors du Festival de Locarno. La superstar indienne recevra le 10 août sur la Piazza Grande le "Pardo alla Carriera", prix couronnant l’ensemble de son œuvre. Shah Rukh Khan a commencé sa carrière à la télévision avant de passer au cinéma, puis de fonder sa propre société de production en 2002, Red Chillies Entertainment, devenue l'une des plus importantes de l'industrie cinématographique hindi.

L'acteur de Bollywood Shah Rukh Khan le 21 décembre 2023 à Mumbai, en Inde. [AFP - INDRANIL ADITYA]
L'acteur de Bollywood Shah Rukh Khan le 21 décembre 2023 à Mumbai, en Inde. [AFP - INDRANIL ADITYA]

>> A lire aussi : Icône de Bollywood, Shah Rukh Khan sera primé lors du Festival de Locarno

Le Prix d'excellence Davide Campari sera remis aux acteurs Guillaume Canet et Mélanie Laurent. Le duo joue dans le long métrage français "Le déluge" de Gianluca Jodice projeté en ouverture sur la Piazza Grande. Le film retrace les derniers jours du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette.

Alfonso Cuarón, cinq fois oscarisé, se verra décerner un prix pour l'ensemble de sa carrière le dimanche 11 août sur la Piazza Grande. Le cinéaste mexicain navigue entre des films à petit budget au Mexique et des superproductions à Hollywood. Alfonso Cuarón, 62 ans, a notamment réalisé "Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban" (2004), "Gravity" (2013), récompensé par sept Oscars, et "Roma" (2018).

La cinéaste Jane Campion sera également récompensée pour l'ensemble de sa carrière lors du 77e Festival du film de Locarno. Elle recevra le "Pardo d'Onore" le 16 août sur la Piazza Grande, où deux de ses oeuvres seront projetées. 

De nombreux films suisses présentés

Plus de quarante productions helvétiques

Avec plus de 40 films, jamais autant de créations helvétiques n'avaient été retenues par le Festival du film de Locarno. Trois premières mondiales seront présentées en compétition internationale, dont le nouveau film des frères Ramon et Silvan Zürcher et deux dans la catégorie "Cinéastes du présent". Cinq productions suisses seront projetées sur la Piazza Grande.

>> A écouter, ce sujet du 12h30 sur les films suisses sélectionnés à Locarno :

Le Festival du film de Locarno se tient du 7 au 17 août. [Keystone - Valentin Flauraud]Keystone - Valentin Flauraud
Festival de Locarno: près de 50 films suisses sont au programme de l'édition 2024 qui débute ce mercredi / Le 12h30 / 1 min. / le 3 août 2024

"Reinas" de Klaudia Reynicke a ouvert le bal sur la Piazza Grande jeudi 8 août. Cette production helvético-péruvio-espagnole avait déjà été sélectionnée par le festival Sundance avant d'être projetée à la Berlinale, peut-on lire sur le site de Swiss Films.

Le 13 août, le cinéaste d'animation suisse Claude Barras recevra le Prix enfants de Locarno, suivi de la première helvétique de son nouveau film d'animation "Sauvages". Celui-ci a été projeté en avant-première à Cannes et en compétition au Festival du film d'animation d'Annecy.

Retour sur l'édition 2023

Un film iranien sacré Léopard d'Or

Près de 147'000 spectatrices et spectateurs ont fréquenté en 2023 le Festival du film de Locarno, un chiffre en hausse de 14,3% par rapport à 2022. Pour le président du festival Marco Solari, il s'agissait de la dernière édition.

Le film "Mantagheye Bohrani" ("Critical Zone") du réalisateur iranien Ali Ahmadzadeh, tourné clandestinement dans les rues de Téhéran en déjouant la censure des autorités iraniennes, a remporté le Léopard d'Or de la compétition internationale. Le réalisateur de 37 ans n'avait pas pu quitter l'Iran pour venir présenter son film à Locarno.

L'équipe du film "Mantagheye bohrani (Critical Zone)" du réalisateur iranien Ali Ahmadzadeh sur le  tapis rouge du Festival de Locarno avec une banderole "Femme, Vie, Liberté" le 12 août 2023. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
L'équipe du film "Mantagheye Bohrani" du réalisateur iranien Ali Ahmadzadeh sur le tapis rouge du Festival de Locarno avec une banderole "Femme, Vie, Liberté" le 12 août 2023. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

Le prix du public UBS a été décerné au réalisateur Ken Loach, 87 ans, pour "The Old Oak". Le film se déroule dans un ancien village minier du nord-est de l'Angleterre et dans le dernier pub restant. Présent à Locarno, le Britannique avait été accueilli par un tonnerre d'applaudissements et une standing ovation avant la projection de son film sur la Piazza Grande: son discours contre les élites et en faveur des défavorisés, auxquels toute sa filmographie est dédiée, a suscité une grande émotion dans le public.

Le réalisateur britannique Ken Loach aux côtés de l'ancien directeur du Festival de Locarno, Marco Solari, le 8 août 2023. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Le réalisateur britannique Ken Loach aux côtés de l'ancien directeur du Festival de Locarno, Marco Solari, le 8 août 2023. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

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