A Genève, le festival Black Movie offre un nouveau tour du monde cinématographique

Le festival Black Movie propose 48 longs métrages et 66 courts métrages, avec 47 premières suisses et se découpe en onze sections. Celle intitulée "à la recherche des droits humains" permet notamment au public de découvrir le conflit en Ukraine, raconté à travers le film de la réalisatrice Olha Zhurba intitulé "Songs of Slow Burning Earth", mais aussi de visionner l'intégralité des productions actuellement disponibles de "From Ground Zero", une collection de courts métrages réalisés à Gaza depuis le déclenchement de la guerre en octobre 2023.

Gaza est aussi au coeur de l'exposition "Photo Kegham of Gaza: Unboxing". Une exposition montrant des portraits, photos officielles, albums de famille et scènes de la vie quotidienne capturés par Kegham Djeghalian Senior, fondateur du premier studio photo de Gaza dans les années 1940. Ces clichés sont un héritage qu'exhume le petit-fils du photographe, Kegham Djeghalian Junior, et racontent une autre histoire de Gaza jusqu'aux années 1970.

"On a besoin d'humaniser le sujet gazaoui, la terre gazaouie, le terrain, le peuple et les histoires subjectives de Gaza. Cette exposition peut être vue comme une célébration du travail de Kegham, mais aussi de l'histoire, des histoires de Gaza d'autrefois", explique Kegham Djeghalian Junior dans le 12h45 du 16 janvier.

>> Voir le sujet sur l'exposition "Photo Kegham of Gaza: Unboxing" dans le 12h45 :

Acteur japonais à l'affiche

Le festival propose aussi un hommage à l'acteur japonais Tatsuya Fuji, qui s'est notamment fait connaître en jouant le rôle principal dans "L'Empire des sens", un film sulfureux sorti en 1976.

Black Movie a aussi l'habitude de suivre des cinéastes emblématiques sur plusieurs années. Cette année, il propose sept films dans cette catégorie, dont "La libertad de Fierro", du réalisateur mexicain Santiago Esteinou, qui raconte l'histoire d'un homme condamné à mort qui recouvre la liberté après avoir passé quarante ans en prison.

Une section du festival se penche sur l'évolution urbaine, avec des oeuvres qui placent la ville au centre des considérations, la transformant presque en personnage à part entière. Les spectateurs pourront notamment se plonger dans "The Tenants" une dystopie sud-coréenne de Yoon Eunkyoung.

Une autre section est consacrée à des films provenant du Nigéria, un pays qui détient l'une des productions cinématographiques les plus foisonnantes au monde. Le public peut notamment découvrir un film de la réalisatrice Bolanle Austen-Peters sur la vie de Funmilayo Ransome-Kuti, pionnière de la lutte pour les droits des femmes.

Des oeuvres à redécouvrir

Dans les "Pérégrinations", le festival projettera plusieurs oeuvres iconiques du cinéma, notamment le parcours initiatique d'un jeune homme dans le film malien "Yeelen" de Souleymane Cissé sorti en 1987, ou le voyage vers la mort raconté par Shohei Imamura dans "La ballade de Narayama", Palme d'Or à Cannes en 1983.

La directrice de Black Movie Maria Watzlawick a rappelé devant les médias l'essence du festival, à savoir présenter au public des films "libres et percutants", témoins de l'incroyable diversité du monde.

Propos recueillis par Julie Evard

Adaptation web: ld avec ats

Festival Black Movie, divers lieux, Genève, du 17 au 26 janvier 2025.

"Photo Kegham of Gaza: Unboxing", Fonderie Kugler, Genève, du 15 janvier au 9 février 2025.