Ce film magnifique suit un homme qui a l’intention de se suicider et qui parcourt les rues de Téhéran en voiture, parce qu’il est à la recherche de quelqu’un qui serait d’accord de l’enterrer. Les histoires de Kiarostami étaient simples en apparence, mais elles soulevaient toujours des questions morales et philosophiques – et la dimension allégorique dans son cinéma lui a sans doute souvent permis d’éviter la censure.
Les enfants d'abord
D’abord peintre, Kiarostami a réalisé des publicités, puis des films pour enfants. Son talent de conteur et de metteur en scène est reconnu en Iran dès son premier court-métrage, "Le Pain et la rue", en 1970 - un film sans paroles d’une grande poésie -, mais il est révélé sur la scène internationale grâce au Festival de Locarno, qui montre "Où est la maison de mon ami?", en 1989. Suivront "Close-up", "Au travers des oliviers" ou "Et la vie continue".
Abbas Kiarostami a pu créer sous tous les régimes politiques. Récemment, alors que la situation politique s’était sensiblement durcie, il avait choisi de ne pas quitter l’Iran, mais d’aller tourner ailleurs: "Copie conforme" en Italie avec Juliette Binoche en 2010, puis "Like someone in love" au Japon, en 2012, son dernier film.
A l’occasion de la sortie de "Like someone in love" en 2012, Abbas Kiarostami évoque le fait que, souvent, ses personnages mentent.
>> Le cinéaste iranien est au micro de Raphaële Bouchet:
L’épineuse question politique
Il a souvent été reproché à Abbas Kiarostami de ne pas assez s’exprimer sur les divers régimes iraniens. Personnalité discrète, il n’a jamais souhaité commenter les événements politiques de son pays dans les médias internationaux.
Raphaële Bouchet/mcc