Premier film et première récompense pour Houda Benyamina. A Cannes, la réalisatrice s'est distinguée grâce à un discours enflammé qui réclamait plus de diversité et de femmes dans le cinéma français. Alors qu'à l'écran, c'est une réplique en passe de devenir culte qui marque les esprits: "Tʹas du clitoris, jʹaime bien!".
La diversité incarnée
De la diversité, Houda Benyamina en a mis dans "Divines". Un véritable film de gangster dont les héroïnes sont des filles: Dounia et sa meilleure copine Maimouna. L’une est maghrébine, l’autre noire et musulmane. Toutes deux rêvent d’argent et de réussite, toutes deux se mettent au service de Rebecca, la caïd de leur cité.^
Si c’est un film de banlieue et de filles, il est toutefois très loin de la stylisation esthétisante de "Bande de filles", de Céline Sciamma. Le film propose un regard très personnel et très généreux sur ses personnages et relève forcément du film social.
Mais le long métrage est à la fois un film d’action, une tragédie, une comédie romantique, comportant des scènes très oniriques, voire mystiques. Autant dire que le film est très ambitieux et ce n'est pas un hasard si le mot «oser» revient à plusieurs reprises.
Raphaële Bouchet/olhor
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"Divines": dès le 31 août 2016 dans les cinémas français et genevois et à partir du 7 septembre 2016 en Suisse.
Une réalisatrice qui se bat pour l'accès à la culture
Houda Benyamina a 35 ans, elle est d’origine modeste, elle a grandi dans une cité et rien ne la prédestinait à la réussite. Elle a un diplôme de coiffeuse, elle découvre Pasolini et Céline, reprend des études et choisit le cinéma.
Elle réalise des courts-métrages et elle cofonde l’association 1000 Visages pour aider les jeunes des banlieues à accéder à la culture, à se créer des réseaux pour qu’ils puissent un jour travailler dans des domaines artistiques. Et pour que les milieux artistiques s’ouvrent à davantage de diversité.