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"Heimatland", le film catastrophe qui met à mal la Suisse

Le film "Heimatland" plonge la Suisse dans le chaos
Le film "Heimatland" plonge la Suisse dans le chaos / 12h45 / 4 min. / le 19 octobre 2016
Et si la Suisse disparaissait, engloutie par un nuage noir effrayant? C'est le scénario catastrophe de "Heimatland", film suisse réalisé à 20 mains, qui arrive sur les écrans de Suisse romande jeudi.

"Heimatland, la Suisse n'existe plus". Tel est le titre du film catastrophe, un genre plutôt rare en Suisse, qui a été réalisé par dix jeunes cinéastes, dont deux Romands, Lionel Rupp et Carmen Jaquier.

Sur la plateau du 12h45, les deux réalisateurs sont revenus sur cette aventure humaine à la veille de la sortie du long métrage en Suisse romande. Celui-ci avait tout d'abord été présenté en compétition internationale à Locarno en 2015.

Déjà quand on fait un film seul, on doit se battre avec soi-même, alors à dix...

Carmen Jaquier, réalisatrice

Panique au supermarché

"Dix réalisateurs de Suisse alémanique et romande, avec une culture différente, c'était passionnant. Déjà quand on fait un film seul, on doit se battre contre soi-même, mais là ça a donné lieu à des discussions très intéressantes... et parfois houleuses", a relevé Carmen Jaquier, diplômée de l'Ecole cantonale d'art de Lausanne (ECAL).

Émeute dans un supermarché, foule de sans-abri sur la Langstrasse à Zurich, "le genre catastrophe nous a permis de faire un film choral, avec de nombreux personnages tous rassemblés par un même événement, ce grand nuage qui menace de détruire la Suisse, a pour sa part expliqué Lionel Rupp, qui a effectué ses études de cinéma à la Haute école d'art et de design (HEAD) à Genève.

"Mais ça nous a aussi permis de mettre à mal le pays, cette Suisse si paisible".

Lendemain du 9 février

Le film, qui veut dresser le bilan de la Suisse actuelle, a été critiqué comme "une propagande de gauche". L'UDC a même demandé que les subventions attribuées au film soient remboursées.

On avait envie que le pays ne s'enterre pas et reste ouvert après le 9 février

Lionel Rupp, cinéaste

La voix de Jean Ziegler vient notamment rappeler les fautes morales de la Suisse, accusée d'avoir pillé les richesses de pays du Sud en acceptant l'argent de riches dirigeants (voir le trailer ci-dessous).

"En grande partie, le film a été écrit juste après la votation du 9 février. Et c'était donc une réaction à cette votation faite par l'UDC. On avait envie de dire que si le pays continuait à aller dans cette direction, on aurait l'impression d'être enterré vivant. Nous, on avait envie que le pays reste ouvert et de se battre contre cette image-là", a analysé Lionel Rupp.

sbad

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