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Le cinéma à l'heure de la résurrection numérique

Paul Walker, protagoniste de la série "Fast and Furious" décédé le 30 novembre, arrive en tête des requêtes suisses. [CLAUDIO PERI]
La technologie numérique fait revenir les acteurs d'entre les morts / Le Journal du matin / 1 min. / le 2 janvier 2017
Mort en 1994, le comédien britannique Peter Cushing "joue" dans "Rogue One", le film dérivé de la saga Star Wars, actuellement sur les écrans. Une technique qui ravit peut-être les fans, mais qui pose nombre de questions juridiques et éthiques.

Numériser le visage d'un acteur puis le projeter virtuellement sur le corps d'une doublure, c'est possible. C'est ce que l'industrie hollywoodienne appelle la résurrection numérique pour des acteurs morts comme Peter Cushing dans "Rogue One", ou encore Paul Walker dans l'épisode 7 des films "Fast and Furious". Une technique employée aussi pour des acteurs encore vivants, notamment dans les scènes d'action les plus dangereuses.

Le testament de Robin Williams

Les progrès technologiques rendent cette prouesse de plus en plus accessible, conduisant les acteurs hollywoodiens à réfléchir à l'utilisation qui sera faite de leur image après leur mort. Avant sa disparition, Robin Williams a interdit l'usage numérique de son image jusqu'en 2039. Il a également bloqué toute "insertion numérique" ou utilisation d'un hologramme le représentant au cinéma ou à la télévision.

2015. Le cercle des poètes disparus [RTS/DISNEY MEDIA DISTRIBUTION]
2015. Le cercle des poètes disparus [RTS/DISNEY MEDIA DISTRIBUTION]

Protéger son image

La loi californienne protège les acteurs morts, 70 ans après leur décès. Pour Mark Roesler, juriste et président de CMG Worldwide, une agence spécialisée dans la gestion des successions de célébrités, les stars sont de plus en plus enclines à planifier la protection de leurs droits liés à la propriété intellectuelle. "Elles comprennent que leur legs leur survivra bien après leur mort", précise-t-il.

Certains acteurs ou leurs ayants droit redoutent une surexploitation. D'autres, ajoute Mark Roesler, ne veulent pas que leur image soit utilisée postmortem dans des scènes de sexe ou de violences, ou associée à l'alcool ou à la drogue.

La mort, une valeur économique sûre

Les décès de célébrités ont souvent pour effet de relancer spectaculairement les ventes de leurs disques ou l'exploitation de leurs films. Le magazine Forbes établit un classement des recettes annuelles générées par la commercialisation des oeuvres d'artistes décédés. Michael Jackson et Elvis Presley arrivent régulièrement en tête avec des revenus qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars.

>> Lire aussi : Michael Jackson est la célébrité décédée qui rapporte le plus d'argent

La résurrection numérique, technique encore imparfaite, rappelle aussi combien Hollywood aime se rassurer en faisant du neuf avec du vieux.

Marc Menichini / ats / mcc

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