Numériser le visage d'un acteur puis le projeter virtuellement sur le corps d'une doublure, c'est possible. C'est ce que l'industrie hollywoodienne appelle la résurrection numérique pour des acteurs morts comme Peter Cushing dans "Rogue One", ou encore Paul Walker dans l'épisode 7 des films "Fast and Furious". Une technique employée aussi pour des acteurs encore vivants, notamment dans les scènes d'action les plus dangereuses.
Le testament de Robin Williams
Les progrès technologiques rendent cette prouesse de plus en plus accessible, conduisant les acteurs hollywoodiens à réfléchir à l'utilisation qui sera faite de leur image après leur mort. Avant sa disparition, Robin Williams a interdit l'usage numérique de son image jusqu'en 2039. Il a également bloqué toute "insertion numérique" ou utilisation d'un hologramme le représentant au cinéma ou à la télévision.
Protéger son image
La loi californienne protège les acteurs morts, 70 ans après leur décès. Pour Mark Roesler, juriste et président de CMG Worldwide, une agence spécialisée dans la gestion des successions de célébrités, les stars sont de plus en plus enclines à planifier la protection de leurs droits liés à la propriété intellectuelle. "Elles comprennent que leur legs leur survivra bien après leur mort", précise-t-il.
Certains acteurs ou leurs ayants droit redoutent une surexploitation. D'autres, ajoute Mark Roesler, ne veulent pas que leur image soit utilisée postmortem dans des scènes de sexe ou de violences, ou associée à l'alcool ou à la drogue.
La mort, une valeur économique sûre
Les décès de célébrités ont souvent pour effet de relancer spectaculairement les ventes de leurs disques ou l'exploitation de leurs films. Le magazine Forbes établit un classement des recettes annuelles générées par la commercialisation des oeuvres d'artistes décédés. Michael Jackson et Elvis Presley arrivent régulièrement en tête avec des revenus qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars.
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La résurrection numérique, technique encore imparfaite, rappelle aussi combien Hollywood aime se rassurer en faisant du neuf avec du vieux.
Marc Menichini / ats / mcc