Les fans de Dalida retrouveront ses plus grands tubes, des séquences sur scène magnifiquement recréées et les grands moments de sa vie, de sa naissance au Caire en 1933, jusqu’à son suicide en 1987.
Le film retrace la carrière de la diva, de son premier concert à l’Olympia en 1956, son mariage avec le patron d’Europe 1, Lucien Morisse, en passant par la séparation avec Eddie Barclay, l’éveil à la spiritualité indienne et la période disco.
En avance sur son temps
Devant le film, on devient rapidement fascinés et attachés à cette figure tragique de femme en avance sur son temps, autour de laquelle la mort rôdera toujours.
Une femme paradoxale qui n’aura jamais cessé de chercher son indépendance tout en écrivant son histoire à l’ombre des hommes, de ses amours déçus, et d’un enfant tant désiré qui n’arrivera pas.
Au début j’ai cru que j’allais parler d’une femme qui ne me correspondait pas du tout, mais, au fur et à mesure, je me suis rendue compte que je parlais vraiment de moi.
A l’intérieur d’un écrin d’une élégance très classique, le film parvient à dégager une réelle émotion, une vraie mélancolie qui doit beaucoup à sa comédienne principale.
Une révélation à l'écran
Pour incarner la diva française, Lisa Azuelos a misé sur Sveva Alviti, superbe comédienne italienne débarquée de nulle part. Une joueuse de tennis professionnelle jusqu’à ses 17 ans, top model pendant 9 ans, qui avait presque mis de côté ses ambitions d’actrice quand elle a été retenue pour ce rôle taillé pour elle.
Elle est la révélation à l’écran la plus admirable qu’on ait vue depuis pas mal de temps.
Sveva Alviti partage l'affiche avec Jean-Paul Rouve, dans le rôle de Lucien Morisse, patron d’Europe 1, Vincent Perez, qui incarne Eddie Barclay et Patrick Timsit dans le rôle de Bruno Coquatrix, patron de l’Olympia.
>> A l'occasion de la sortie du film, Option Musique propose une Journée spéciale le mercredi 11 janvier de 9h à 19h.
Rafael Wolf/Victoria Turrian/mcc
Dalida, icône gay
De Judy Garland à Madonna en passant par Mylène Farmer, la communauté gay voue un culte à de nombreuses personnalités du show-biz, souvent féminines, parfois hétérosexuelles et engagées pour la cause LGBT (Lesbiennes Gays Bisexuel-le-s Transgenres). Dalida en fait partie. Et trente ans après sa mort, la reprise de ses tubes reste un passage obligé des soirées dansantes, gays ou pas.
Pourquoi les homosexuels ont-ils attribué à la chanteuse ce statut d’icône? "Dalida, cette belle et grande femme au brushing énorme, maquillée à outrance, fait appel au cliché de l’hyper-femme, qu’on retrouve dans les spectacles de drag-queens, de transformistes ou de personnes à l’identité hybride, entre l’homme et la femme. Par son style, elle pousse très loin les limites de la caricature", explique Guillaume Renevey, rédacteur en chef du magazine gay "360".
Au-delà du décorum, Dalida chante les hommes et l’amour. Elle est entourée de personnalités homosexuelles, au premier chef son frère Orlando. Elle s’engage aussi pour la cause au début des années sida. "A une époque où pour les personnes LGBT, aimer était plus compliqué qu’aujourd’hui, ses chansons résonnaient d’une manière particulière, poursuit Guillaume Renevey. Dalida a des failles, elle a aimé et perdu beaucoup d’être chers. La mort a été omniprésente dans sa trajectoire, ce qui, chez les homosexuels, a trouvé un écho particulier. Non que les homosexuels soient fascinés par la mort, mais ils y ont été un peu plus confrontés durant ces années-là."