Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et dans celle d’un pays en proie à de profondes inégalités, leur histoire longtemps restée méconnue est enfin portée à l’écran.
On les appelait des "femmes calculatrices". Le film du réalisateur new-yorkais Theodore Melfi ("St. Vincent", "The Beneficiary"), qui ne sort en Suisse romande que le 8 mars, se concentre sur le destin de ces trois femmes noires au début des années 1960, époque à laquelle la ségrégation raciale est encore forte.
Une tradition qui remonte à plusieurs siècles
Mais derrière le destin de ces trois scientifiques, il y a toute une communauté de femmes invisibles - des femmes noires, blanches, peu importe qui potassaient les calculs les plus complexes, des femmes qui faisaient en fait le travail des ordinateurs avant que ceux-ci n'existent.
Ces femmes calculatrices renvoient à un phénomène particulièrement répandu dans le domaine de l'astronomie. Une tradition presque, qui remonte à plusieurs siècles déjà.
Yaël Nazé, astrophysicienne FNRS à l'Université de Liège et auteure de "Voyager dans l’espace" et l'"Astronomie au féminin": Cela a commencé au 18e siècle avec une Française, qui s'appelait Nicole-Reine Lepaute, qui a été repérée par les astronomes de l'Observatoire de Paris".
Katja Schaer/olhor