Vendredi à Paris et dimanche à Los Angeles, le film suisse "Ma vie de Courgette" visera la consécration suprême: le César, puis l'Oscar du meilleur film d'animation. Un succès historique, mais qui a son prix. Lobbying et promotion demandent en effet force, créativité… et budget.
Pour les Oscars, la facture se monte ainsi à 650'000 francs. 500'000 avant les nominations et pour les Golden Globes, 150'000 pour la dernière ligne droite. Des frais couverts pour deux tiers par des partenaires privés et pour un tiers par des fonds publics, tels l'Office fédéral de la culture, la RTS, Cinéforom ou encore la Loterie romande.
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Faire la promotion du film
La somme a permis à l'équipe du film d'engager des collaborateurs supplémentaires pour assurer la promotion du film, d'acheter de la publicité et d'organiser une quarantaine de projections à Los Angeles. Un investissement nécessaire pour faire connaître le film auprès des votants de l'Académie, puisque "Ma vie de Courgette" ne sort que vendredi aux Etats-Unis, mais qui reste bien en deçà des budgets de promotions des blockbusters, près de 10 fois supérieurs.
Pour les César par contre, les frais sont moins élevés, vu la carrière et le succès du film en France, de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes à son succès aux Prix Lumières 2017. On sait toutefois qu'il en coûte 7000 euros pour avoir sa place dans le coffret de DVD qui est envoyé aux jurés de l’Académie.
Paradoxe de cette coûteuse course aux prix, un César ou un Oscar ne rapporte pas d'argent aux lauréats, mais un prestige certain. Toutefois, un prix peut doper la carrière du film auprès du public, dans les salles de cinéma ou au niveau des ventes de DVD et de Blu-Ray.
Christophe Schenk/Claire Burgy