En parlant cinéma, Bertrand Tavernier pose également son regard vif et critique sur la politique française, marquée ce printemps par les affaires et la course à la présidence. "Je voterai (à l'élection présidentielle), mais j'ai du mal, je ne voudrais pas devoir voter contre quelqu'un", explique le cinéaste français dans le Journal du matin de RTS La Première.
A l'image de son film "Quai d'Orsay" sorti en 2013, le réalisateur a gardé de l'estime pour certains politiques, dit-il. "Je pense que certains sont honnêtes, et l'on retrouve des idées très intéressantes chez Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon par exemple." "Il ne faut surtout pas amalgamer tous les politiques avec François Fillon", ajoute-t-il, se montrant particulièrement sévère envers le candidat de la droite mis en examen dans le "Penelopegate".
Si les politique se rendaient davantage au cinéma, ils ne feraient pas certaines erreurs
Le cinéaste confie également ne pas avoir regardé le premier débat de la présidentielle lundi soir, regrettant que l'on ne revienne généralement pas sur les bilans des candidats qui ont précédemment été ministres lors de ces grand-messes télévisées.
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S'intéresser à la classe ouvrière
Pour Bertrand Tavernier, si le personnel politique se rendait davantage au cinéma pour voir les oeuvres des réalisateurs, il ne ferait pas certaines erreurs.
"C'est trop noir", lui avait un jour dit Lionel Jospin. L'ancien Premier ministre socialiste parlait du film "Ca commence aujourd'hui", qui dépeint la vie d'une école dans le nord de la France. "C'est trop noir, car il avait des lunettes roses", s'exclame Bertrand Tavernier. "Résultat: aux élections suivantes, le PS perdait ses sièges dans le Nord!"
Le réalisateur rend par ailleurs hommage aux cinéastes qui ont su s'intéresser à la classe ouvrière en France, certains étant cités dans son dernier film, "Voyage à travers le cinéma français", avec lequel il remercie ces grands du septième art qui ont "illuminé" sa vie.
tmun