Dans ce premier long-métrage de Nicolas Silhol, Céline Sallette incarne une responsable des ressources humaines d'une grande entreprise parisienne. Le jour où l'un des employés placardisés se suicide, elle se retrouve tiraillée entre ses patrons et une inspectrice du travail très appliquée.
Le cinéaste Nicolas Silhol n'a pas dû beaucoup inventer pour tisser la trame de son film. Un film en forme de thriller qui avance au gré des doutes et des questions morales de son héroïne. Une "killeuse" qui se demande si elle doit sacrifier sa carrière professionnelle pour dénoncer les agissements monstrueux de son entreprise.
Un très bon film à sujet
Le sujet est traité avec rigueur, efficacité, et le film a le mérite de s'intéresser à un problème encore peu abordé par le cinéma. Toutefois "Corporate" est raide dans sa forme, la mise en scène oppose de façon trop soulignée le monde de l'entreprise qui est filmé de manière froide, distanciée, et le monde extérieur, plutôt capté avec une caméra à l'épaule plus tremblante.
En dehors de Lambert Wilson, excellent en patron faussement compatissant, et l'inspectrice du travail, les personnages secondaires paraissent sacrifiés. Comme l'époux anglais et l'enfant de l'héroïne, ou un collègue qui pourrait se transformer en amant, joué par Stéphane de Groodt.
Des défauts qui empêchent "Corporate" de dépasser le stade du bon film à sujet.
Rafael Wolf/ld
La souffrance au travail fait recette
De "Ressources humaines" à "La loi du marché" via "Carole Matthieu" ou "De bon matin", le cinéma français n'hésite pas à aborder depuis quelques années et avec plus ou moins de succès la thématique de la souffrance au travail.