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Jean-Stéphane Bron dévoile les coulisses de "L'Opéra de Paris"

Sortie du film de Jean-Stéphane Bron "L'Opéra de Paris"
Sortie du film de Jean-Stéphane Bron "L'Opéra de Paris" / 19h30 / 2 min. / le 11 avril 2017
"LʹOpéra de Paris", le nouveau documentaire de Jean-Stéphane Bron, sort mercredi en salles. Après "L'Expérience Blocher", le réalisateur vaudois s'est plongé avec maestria dans des coulisses lyriques.

Dès la scène d’ouverture, où le directeur prépare une conférence de presse délicate, Jean-Stéphane Bron semble nous dire que le vrai spectacle, le spectacle qui l’intéresse, va se jouer non pas sur scène, mais en coulisses.

Davantage que les stars, ce sont les coulisses qui intéressaient le cinéaste. "Je voulais montrer le travail, ce moment où s'expriment la difficulté et parfois les conflits", explique-t-il notamment. "Au fond, ma quête s'arrêtait là où le spectacle commençait".

>> A écouter: entretien avec Jean-Stéphane Bron dans Vertigo :

Le réalisateur suisse Jean-Stéphane Bron. [Keystone - Urs Flüeler]Keystone - Urs Flüeler
L'invité: Jean-Stéphane Bron, réalisateur et scénariste / Vertigo / 34 min. / le 10 avril 2017

Bien sûr que le film est très musical, bien sûr qu’on suit certaines répétitions. Mais jamais Jean-Stéphane Bron ne filme frontalement une représentation. Jamais son film ne prend l’allure d’un "making of", contrairement à tant d’autres documentaires.

Film très politique et utopique

C’est toujours depuis la coulisse que la caméra observe le fonctionnement de cette institution extrêmement hiérarchisée où s'activent 1600 personnes tendues vers un seul objectif: le lever de rideau. Jean-Stéphane Bron est totalement démocratique, il filme tous ses protagonistes avec la même générosité, qu’il s’agisse de nettoyeuses, ou de sommités de l’art lyrique.

Son film est très politique dans sa manière de se poser la question du rôle de l’opéra dans la cité. Il crée une tension permanente entre un côté tour d’ivoire – l’opéra reste un lieu élitiste – et un côté complètement ancré dans le réel, dont les spectacles apparaissent d’une nécessité absolue pour décrypter le monde. C’est en cela que le film bouleverse.

L’opéra est montré comme une petite utopie en marche, où chacun, quelle que soit sa place, quelles que soient les contingences de sa vie, se met au service de la grâce et de la beauté.

Raphaele Bouchet avec olhor

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Les réticences dissipées du directeur de l'Opéra de Paris Stéphane Lissner

Le directeur de l'Opéra de Paris Stéphane Lissner, dont c'était la première saison à la tête de l'institution lyrique, a d'abord été très réticent à l'idée de dévoiler les coulisses de l'opéra et d'accueillir des caméras durant plus d'un an. Avant d'accepter sans rien censurer.

"C'est parce que j'ai vu "Cleveland contre Wall Street" et "L'Expérience Blocher" que j'ai été convaincu que Jean-Stéphane Bron était la seule personne à qui je pouvais accepter d'ouvrir les portes de l'Opéra de Paris, parce qu'il faisait de la politique et de l'humain en même temps. J'ai très vite compris qu'on allait pas être dans une chose musicologique, anecdotique et qu'il allait s'intéresser au contraire à l'institution à travers l'être humain. Et ça n'a pas manqué", explique notamment Stéphane Lissner dans "Vertigo".