"Alien", 40 ans de terreur

Grand Format

Twentieth Century Fox Film Corpo / Collection ChristopheL

Introduction

A l'occasion de la sortie de "Alien : Covenant", sixième volet de la série de science-fiction activée en 1979 par Ridley Scott, retour sur une saga dont la créature monstrueuse a été imaginée par le défunt artiste suisse H.R. Giger.

Une saga de près de 40 ans

Sixième volet de la saga de science-fiction née en 1979, "Alien - Covenant" explore les origines d’un univers qui, depuis presque quarante ans, décline des thèmes liés à la maternité, au clonage et à la reproduction.

>> A écouter, le sujet du "Journal du matin" :

Amy Seimetz et Carmen Ejogo dans "Alien: Covenant". [Twentieth Century Fox]Twentieth Century Fox
Le Journal du matin - Publié le 10 mai 2017

Retour sur les épisodes d'une série dont la créature monstrueuse a été imaginée par le défunt artiste suisse H.R. Giger.

L'artiste suisse pose avec son oeuvre en 1981 après la sortie du film "Alien". [Keystone - Str]
L'artiste suisse pose avec son oeuvre en 1981 après la sortie du film "Alien". [Keystone - Str]

"Alien, le 8e passager" (1979)

"Dans l’espace, personne ne vous entend crier". Lorsque Ridley Scott pose la première pierre d’une saga majeure du cinéma moderne, les hurlements envahissent les cinémas du monde entier.

Classique instantané, ce croisement novateur d’horreur pure et de science-fiction embarque le spectateur à bord du vaisseau spatial le Nostromo, en 2122.

"Alien, le 8eme passager" de Ridley Scott est sorti en 1979. [Photo12 - Archives du 7eme Art / Photo12]
"Alien, le 8eme passager" de Ridley Scott est sorti en 1979. [Photo12 - Archives du 7eme Art / Photo12]

A l’intérieur, une créature monstrueuse, imaginée par le Suisse H.R. Giger, traque les sept membres d’équipage et ne laisse qu’une seule survivante: Ellen Ripley (Sigourney Weaver). Une version terrifiante de la Belle et la Bête dominée par une atmosphère fortement sexuée.

"Aliens, le retour" (1986)

Le futur réalisateur de "Titanic" et d'"Avatar" relève le pari impossible d’apporter une suite au chef-d’œuvre de Ridley Scott. Pari gagné avec ce volet au pluriel tourné comme un authentique film de guerre.

Après avoir dérivé pendant 57 ans dans l’espace, Ripley sort d’hibernation pour partir aussitôt, avec un groupe de marines, affronter une armada d’aliens. James Cameron accentue l’action pure et développe l’aspect maternel de son héroïne: dans la version director’s cut, on apprend que sa fille est décédée; par la suite, elle protège avec une rage forcenée une fillette nommée Newt; et mêmes les aliens ont droit à une Reine responsable de la ponte des œufs nécessaires à leur gestation.

"Alien 3" (1992)

Nouveau changement de style avec cet épisode aux accents médiévaux intégralement situé dans une ancienne prison de haute sécurité. Crâne rasé, Ellen Ripley échoue au sein d’une communauté carcérale masculine qui adopte un ascétisme religieux proche du christianisme. Rapidement, un nouvel alien, plus véloce que les précédents, dissémine les détenus.

"Alien 3" (1992), de David Fincher. [Photo12 - Photo12.com - Collection Cinema / Photo12]
"Alien 3" (1992), de David Fincher. [Photo12 - Photo12.com - Collection Cinema / Photo12]

Trois ans avant de signer "Seven", David Fincher compare l’alien à Ripley, qui ressemble de plus en plus à la créature qu’elle a passé sa vie à combattre. Son désir de maternité est exaucé de manière tragique lors d’un final inattendu où Ripley, consciente qu’elle porte en elle un nouvel alien, se suicide juste au moment où son "bébé" s’extirpe de son corps.

"Alien - la résurrection" (1997)

Ellen Ripley disparue dans le précédent volet, les scénaristes trouvent une parade pour la ressusciter: le clonage. Nous sommes en 2379, 200 ans après "Alien 3", et des scientifiques militaires mènent des expérimentations épouvantables pour recréer une nouvelle espèce d’aliens.

Plus humoristique et volontairement gore, ce quatrième épisode mélange l’ADN humain à celui des aliens: le clone d’Ellen Ripley possède plusieurs caractéristiques physiques des monstres (un sang acide, une force décuplée) alors qu’une nouvelle Reine issue de son clonage est affublée d’un ventre et donne naissance à une créature hybride mi-homme, mi-alien.

Devant la réception critique et public mitigée du résultat, la saga s’arrête. Un cinquième volet est annoncé en 2015 avant d’être définitivement abandonné.

"Alien la résurrection" (1997), réalisé par Jean-Pierre Jeunet. [Twentieth Century Fox Film Corpo / Collection ChristopheL]
Sigourney Weaver dans "Alien la résurrection" (1997), réalisé par Jean-Pierre Jeunet. [Twentieth Century Fox Film Corpo / Collection ChristopheL]
Sigourney Weaver dans "Alien la résurrection" (1997), réalisé par Jean-Pierre Jeunet. [Collection Christophel - Twentieth Century Fox Film Corpo / Collection ChristopheL]
Sigourney Weaver dans "Alien la résurrection" (1997), réalisé par Jean-Pierre Jeunet. [Collection Christophel - Twentieth Century Fox Film Corpo / Collection ChristopheL]

"Prometheus" (2012)

"Prometheus" (2012), de Ridley Scott. [Photo12 - Archives du 7eme Art / Photo12]
"Prometheus" (2012), de Ridley Scott. [Photo12 - Archives du 7eme Art / Photo12]

Avortée avec un quatrième épisode de trop, la saga Alien revient en arrière sous la baguette de son père spirituel, le réalisateur Ridley Scott. Exit Ellen Ripley pour cette histoire située en 2094 qui se propose d’explorer les origines des aliens avant même leur apparition.

Les humains découvrent qu’ils sont issus de l’ADN d’êtres humanoïdes baptisés "Ingénieurs". Un équipage part à leur recherche et découvre que ces "Ingénieurs" projetaient d’élaborer une arme biologique censée détruire l’humanité entière. Arme qui, in fine, donne naissance au tout premier alien, cousin de l’être humain, que Ridley Scott révèle dans la toute dernière image de son film.

Le résultat laisse les fans dubitatifs, mais le succès commercial autorise la mise en chantier d’une suite.

"Alien - Covenant" (2017)

Situé dix ans après les événements de "Prometheus", "Alien - Covenant" prolonge le lien que Ridley Scott souhaite créer avec le tout premier épisode de la saga.

>> A voir: le sujet du 19h30 :

Cinéma: Ridley Scott est de retour avec "Alien: Covenant"
19h30 - Publié le 9 mai 2017

Le film s’attache à un équipage de colons qui atterrit accidentellement sur une planète en apparence habitable.

Très vite, quelques monstres hostiles sortent du bois et le récit réintroduit David (Michael Fassbender), l’androïde vu dans "Prometheus"; un robot à forme humaine qui rêve de pouvoir, à l’instar des hommes, créer la vie. Un démiurge, proche du docteur Frankenstein, qui devient la figure essentielle de ce sixième volet.

"Alien vs. Predator" (2004), de Paul W.S. Anderson. [Photo12 - Archives du 7eme Art / Photo12]
"Alien vs. Predator" (2004), de Paul W.S. Anderson. [Photo12 - Archives du 7eme Art / Photo12]

Les "cross-overs"

Certains films rassemblent parfois des personnages issus de sagas distinctes et autonomes. Appelé crossover, le procédé n’a pas échappé aux producteurs d’"Alien" et de "Predator" qui s’inspirent d’une bande-dessinée publiée en 1989.

En 1990, dans "Predator 2", un crâne d’Alien exposé comme un trophée trône à l’intérieur d’un vaisseau de Predators, attestant que les deux espèces extraterrestres ont bien pu se croiser.

Deux épisodes naîtront de cette fusion des univers: "Alien vs. Predator" (2004) de Paul W.S. Anderson et "Aliens vs. Predator – Requiem" (2007) de Greg et Colin Strause, tous deux considérés globalement comme des navets, imaginant au passage une créature hybride: l’Alienator ou Predalien.

Textes: Rafael Wolf

Réalisation web: Olivier Horner

mai 2017

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