On parle déjà beaucoup de deux films: "Le redoutable", une biographie fictionnelle de Jean-Luc Godard par le réalisateur de "The Artist", Michel Hazanavicius et "Happy end", de Michael Haneke, le cinéaste autrichien doublement palmé.
Un duo a déjà fait couler beaucoup d'encre: "The Meyerowitz stories" de Noah Baumbach et "Okja" du coréen Bong Joon-ho, deux films distribués par le géant Netflix, cette plateforme qui permet de visionner séries et films sur Internet. Netflix ne sortira pas ces films dans les salles françaises, réservant leur exclusivité à leurs millions d’abonnés.
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Les exploitants de cinémas accusent
C’est une affaire d’état. Les exploitants de salles accusent Netflix de vouloir leur mort. En France, un règlement strict protège les cinémas grâce à ce que l’on appelle la "chronologie des médias" qui oblige les plateformes Internet à attendre trois ans après la sortie d'un film pour le diffuser sur le petit écran.
Netflix vient donc perturber le schéma traditionnel du cinéma français et Thierry Frémaux, le délégué général du festival, a tenté de calmer les esprits en promettant un changement au règlement cannois dès l’an prochain. Changement qui interdirait la compétition à des films non assurés de sortir dans les salles françaises.
La réalité virtuelle s'invite à Cannes
D’autres événements viennent aussi bousculer l’ordre habituel de Cannes avec la présentation, hors compétition, de deux séries et d’un film en réalité virtuelle.
Pour les séries, on attend le retour deux deux cinéastes palmés à Cannes, Jane Campion avec "Top of the Lake" et David Lynch qui présentera les deux premiers épisodes de la saison 3 de "Twin Peaks".
Et puis, Alejandro Innaritu, le réalisateur de "Babel" et du "Revenant" présentera un court-métrage en réalité virtuelle, "Carne y Arena", une expérience pour les festivaliers qui, munis d’un casque, se retrouveront immergés dans un univers interactif à 360 degrés et prendront, durant 6 minutes 30, la place d’un migrant.
Autant d’exemples qui rappellent que Cannes ne propose pas que du cinéma traditionnel mais qu'il est aussi un laboratoire ouvert sur les nouveaux horizons des images. De toutes les images qui composent le cinéma dans son sens le plus large et le plus mouvant.
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Le festival de Cannes débute mercredi avec la projection, hors compétition, des "Fantômes d’Ismaël" d’Arnaud Desplechin, avec, au casting, Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard.
Rafael Wolf/mcc