"Barbara" est un film hommage à la célèbre chanteuse disparue il y a tout juste vingt ans, incarnée à l'écran par Jeanne Balibar. En ce moment, le cinéma français raffole des biopics.
Mais "Barbara" n'a rien à avoir avec les "Dalida" et autres "Django" sortis il y a peu. Ni, sans doute, avec ceux de Godard et Rodin, attendus ces prochains jours en compétition à Cannes. Car "Barbara" est un ovni. D'abord, le film ne raconte aucunement la vie de la chanteuse. Il raconte l'histoire d'un cinéaste qui essaie de tourner un film sur elle.
Un reflet morcelé de l'insaisissable Barbara
Grâce à ce dispositif de mise en abyme, Mathieu Amalric brouille toutes les pistes. On y voit bien une actrice qui s'entraîne à imiter la chanteuse, on y voit de vraies archives de Barbara, mais aussi des séquences du film en train de se faire, et on ne sait parfois plus très bien ni dans quelle temporalité ni dans quel film on se trouve. Comme si Amalric voulait nous dire qu'il est impossible de s'approcher vraiment d'une légende et qu'un biopic n'en serait toujours que le reflet morcelé.
Jeanne Balibar met de la musique dans chacun de ses gestes et de ses mots, elle est simplement sublime. On est donc à des années-lumière d'une performance outrée façon Marion Cotillard dans "La Môme", on est loin aussi du très psychologique "Dalida". Le film d'Amalric n'explique rien, il déroute. Il est insaisissable, comme l'était Barbara.
Raphaële Bouchet/ld
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