L'un des films les plus émouvants de la compétition "120 Battements par minute" raconte les combats des militants d’Act Up qui, au début des années 90, luttent contre l’indifférence générale, alors que la communauté homosexuelle est décimée par le sida.
Depuis le début du festival, il y a eu des films très puissants, beaux, mais souvent assez froids. Avec "120 battements par minute" présenté au Grand Théâtre Lumières à Cannes, on entendait des sanglots dans la salle. C’est une immersion dans le quotidien de ces jeunes homosexuels, séropositifs ou pas, qui déploient une énergie folle pour démonter les tabous, les préjugés et combattre l’immobilisme politique.
C’est un film de groupe dont chaque personnage a une épaisseur et une force. L’audace de la mise en scène et du scénario consiste à faire s’entremêler les réunions de militants, les actions coup de poing et une grande histoire d’amour tragique qui rafle tout sur son passage.
Jamais Robin Campillo ne cherche l’émotion facile: le film bouleverse parce qu’il sonne juste, c’est un hommage poignant à ceux qui sont morts en voulant simplement s’aimer.
Raphaële Bouchet/mcc