Avec une bande originale signée Mathieu Chedid, "Visages villages" embarque le spectateur dans un road movie sous forme de balade buissonnière. Ce film est l'histoire d'une rencontre entre une cinéaste de 88 ans et un street-artiste de 33 ans.
Ensemble, ils ont voulu créer des ponts. Des ponts entre les gens, les anonymes, les villages, les zones portuaires ou industrielles. Entre un facteur, des femmes de dockers, des employés d'usine. Des visages et des lieux photographiés, puis exposés et sublimés ensuite par le regard d'Agnès Varda et de JR.
Le geste est généreux, bienveillant, bouleversant. "Visages villages" change en douceur notre regard. Des yeux malades d'Agnès Varda qui voient de plus en plus flous. Des yeux interdits de JR, cachés derrière ses sempiternelles lunettes noires. Ces regards racontent, rencontrent, caressent et retiennent des visages que les autres ne regardent pas.
Une collaboration facile
Interrogé par le 19h30 de la RTS, l'artiste JR a salué sa collaboration avec Agnès Varda: "On a 55 ans de différence et on a décidé de travailler ensemble du jour au lendemain."
JR s'explique également sur le fait qu'il souhaite garder un semi-anonymat avec des lunettes noires et un chapeau. Pour lui, l'anonymat n'est pas une obligation quand il se trouve en France par exemple, mais il est utile pour pouvoir se rendre dans certains pays, comme en Turquie ou en Corée du Nord: "Ce qui est vu ici comme de l'art est ailleurs vu comme un crime."
Rafael Wolf/Viviane Gabriel/ld