Sortie sur les écrans romands de "Valérian et la cité des mille planètes"

Le nouveau film de science-fiction du Français Luc Besson, "Valérian et la cité des mille planètes", sort dans les salles romandes mercredi. Le film a déjà fait couler beaucoup d’encre. Présentation.

Adapté de la bande dessinée culte de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, ce projet au long cours aura mis près de dix ans à voir le jour et il aura coûté la bagatelle de 197 millions d’euros, soit le budget le plus cher à ce jour pour un film français.

Un rêve d'enfant

Au départ, c’était juste un rêve d’enfant. Luc Besson, le réalisateur du "Grand Bleu" et de "Nikita", a grandi avec les histoires de Valérian et Laureline. Il a toujours voulu adapter la saga au cinéma, mais cela lui semblait impossible, faute de moyens techniques à la hauteur. Et puis, le temps fait son œuvre, "Avatar" et ses prouesses numériques sont passés par là, et Besson se lance dans l’écriture d’un scénario, où l’on suit ce couple d’agents spatio-temporels qui affrontent, dans l’espace, une horde de créatures hors du commun. Avec cette ambition à peine dissimulée: créer sur grand écran un film de science-fiction, un "space opera", qui prouverait enfin que le cinéma français peut faire au moins aussi bien qu’"Avatar" ou "Star Wars".

Une scène de "Valérian et la cité des mille planètes", un film de Luc Besson avec Cara Delevingne. [AFP - EuropaCorp s / TF1 Films product / Collection ChristopheL]

Même si le film a un air de mastodonte, trop long, boursouflé, parfois à la limite du nunuche. Pour résumer, le garçon est fade et la fille porte la culotte. Souvent, cette maigre psychologie est engloutie sous des actions tonitruantes. Pourtant, on se plonge avec délice dans cet univers nouveau: le film a cette capacité constante à se renouveler, émerveiller et surprendre. Parce que Luc Besson, tout en rendant un hommage très libre à la BD, conserve sa charge politique, son humour et sa dimension ludique. Surtout, il parvient à transmettre son bonheur de petit garçon, qui jadis dévorait les aventures de ses héros préférés. Cinquante ans plus tard, Luc Besson sait nous faire voir Valérian et Laureline avec des yeux d’enfant.

Luc Besson évoque les coûts du film

"Valérian et la cité des mille planètes" est à ce jour le film le plus cher de l’histoire du cinéma français. La société de Luc Besson, Europa Corp, se porte mal avec près de 119 millions d’euros de pertes. Son avenir semble suspendu au succès du film. Le tournage a eu lieu dans sa Cité du cinéma, en Seine-Saint-Denis. Les effets spéciaux et la post-production ont été sous-traités par des studios répartis dans le monde entier. En tout, le film a fait travailler 2000 personnes. Voilà pourquoi, selon Luc Besson, le film a coûté si cher.

Sur mon premier film, je n’ai pu payer personne, là, je suis très heureux d’avoir pu payer tout le monde. Deux mille collaborateurs, sept ans de travail, ça coûte cher. Mais ce n’est pas grave, le prix du billet reste exactement le même! (….) Et si de par le monde je rencontre des gens qui me disent qu’ils ont adoré, bien sûr ça me motive et ça me donne envie de faire une suite

Luc Besson, réalisateur

Depuis cet entretien, le film est sorti aux Etats-Unis, où il a fait un flop lors de son premier week-end d’exploitation en salle. En revanche à Paris, il a connu un démarrage record mercredi à sa sortie. Rien n'est donc joué: la sortie du film dans le monde va s’étaler sur plusieurs semaines et Luc Besson pourra peut-être compter sur un succès en Europe et surtout sur le marché asiatique pour renflouer ses caisses. Alors qu’en France, une partie de la critique le conspue, quoi qu’il fasse, en Asie, et en particulier en Chine, il est une superstar.

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